“Les pluies torrentielles qui se sont abattues, samedi 22 septembre, sur le gouvernorat de Nabeul sont un phénomène exceptionnel. Avec les changements climatiques, nous risquons de vivre de nouveau, en Tunisie, des phénomènes pareils, mais c’est l’intensité qui différera d’une région à l’autre, suivant les conditions et le relief”. C’est ce que pense Bilel Yahiaoui, ingénieur principal à l’Institut national de météorologie, lundi 24 courant, cité par l’agence TAP.
Il s’est néanmoins montré rassurant, en disant que “la dernière catastrophe similaire a été enregistrée depuis 3 siècles et nous ne risquons de revivre ce phénomène qu’après 300 ans”.
“Alors que la moyenne annuelle des quantités de pluies enregistrées à Nabeul, au cours de la dernière décennie, s’élève à 97 mm, nous avons recensé, uniquement au cours de la journée du samedi 22 septembre, des précipitations extrêmes s’élevant à 300 mm”, a expliqué l’ingénieur.
Ces pluies diluviennes ont provoqué des inondations qui ont ravagé la région et causé la mort de 5 citoyens.
D’après lui, “une super cellule orageuse” s’est formée ce jour-là au-dessus des régions de Takelsa et de Korbous et s’est retrouvée coincée entre les montagnes de la région. Elle a rapidement grossi étant alimentée par l’humidité de la mer et a donné des pluies torrentielles qui sont tombées sans discontinuer, pendant plus de 4 heures.
“Afin de prévenir la catastrophe, l’INM a lancé plusieurs messages d’alerte, vendredi et samedi matin, mais nous n’avons pas prévu des quantités pareilles”, a-t-il souligné.
Faisant la comparaison avec les inondations qui ont été enregistrées, à la fin du mois d’août, dans le gouvernorat de Bizerte, suite à la chute d’importantes quantités de pluie, le responsable a estimé qu’il s’agit de deux cas similaires, à l’exception de l’intensité des précipitations, qui était beaucoup plus importante à Nabeul, puisque les quantités enregistrées à Bizerte n’ont pas dépassé les 70 mm.
Orages et pluies isolés cet après-midi sur l’extrême nord-ouest
Pour ce qui est des prévisions pour les prochains jours, “nous nous attendons à des passages nuageux, au cours de cet après-midi, sur la plupart des régions, et notamment sur l’extrême nord-ouest (Tabarka, Jendouba, Bizerte…) avec orages et pluies isolés”, a annoncé l’ingénieur de l’INM.
Pour ce mardi 25 courant, Bilel Yahiaoui assure que nous assisterons à l’apparition de cellules orageuses et à la chute de pluies au courant de l’après-midi, sur les régions ouest avec orages et pluies isolés. Les pluies intéresseront localement, par la suite, les zones est. Des chutes de grêle par endroits sont également attendues.
Mercredi, “l’INM prévoit un temps pluvio-orageux sur la plupart des régions, notamment au nord et dans les régions côtières jusqu’au Golfe de Gabès. Un vent de secteur nord-est soufflera fort de 50 à 60 km/h près des côtes et modéré à assez fort de 20 à 40 km/h à l’intérieur du pays”.
Yahiaoui rappelle que l’INM se penche, actuellement, sur la mise en place d’une carte de vigilance météorologique, qui permettra d’améliorer, considérablement, l’alerte des phénomènes météorologiques dangereux.
Le directeur général de l’INM, Hédi Agrebi Jaouadi, avait affirmé, dans une déclaration à l’agence TAP, que cette carte, comparable à celles déjà déployées dans l’Union européenne, sera opérationnelle, à partir du mois de décembre 2018. Elle permettra aux acteurs institutionnels impliqués dans la gestion de crise (protection civile, gouverneurs…), ainsi qu’au grand public, de disposer d’une alerte météorologique adaptée aux phénomènes dangereux.