Entre les dépôts et la zone de production sur le site du géant de composants automobiles Dräxlmaier El Jem, une administration sur le sol tunisien gérée à la minute près, sous des conditions strictement calquées sur le modèle allemand. En partance de Mahdia, une heure de temps est suffisante pour rejoindre la délégation d’El Jem d’où sont visibles les ruines du Colisée pour enfin atteindre le site du géant allemand logé sur un large terrain de la zone industrielle de la ville.
L’année 2011 marquait l’installation de ce nouveau-né du géant allemand qui venait s’ajouter aux autres sites déjà existants en Tunisie depuis 1974. Sabri Brahem, directeur de la communication, a fait le déplacement depuis le siège à Tunis, pour présenter “un investisseur dont le souci dépasse celui du gain”.
Malgré un bilan quelque part mitigé surtout avec le manque de main-d’œuvre qualifiée et les besoins croissants du groupe soucieux de maintenir son leadership sur le marché, le responsable au groupe affiche un optimisme quant aux retombées en termes de chiffre d’affaire et d’employabilité.
Pour remédier au manque en personnel formé, le groupe suit la même démarche pratiquée dans d’autres entreprises allemandes installées en Tunisie, comme tout ailleurs.
La formation du personnel au sein du groupe et le recrutement des jeunes fraîchement diplômés dans les spécialités qui intéressent les activités du groupe sont des formules adoptées par le groupe. El Jem figure parmi les 60 sites de l’entreprise implantés dans 20 pays à travers le monde avec 70.000 employés répartis sur 4 régions : Afrique, Amériques, Asie et Europe.
L’année 2018 marque le 45ème anniversaire du groupe sur diverses zones de la Tunisie pour se positionner comme étant “l’un des employeurs de l’industrie mondiale de l’automobile implantée dans le pays”, d’après Brahem.
Les quatre sites en Tunisie accueillaient auparavant 10 milles employés, un nombre qui avait chuté à 6 milles employés en 2015. L’objectif tracé pour 2021 est de doubler ce chiffre pour atteindre les 12 milles employés. “Actuellement, on est dans une courbe ascendante, se réjouit Brahem donnant un chiffre qui avoisine les 8 milles employés”.
Innovation, technologie de pointe et e-mobilité sont les atouts top de Dräxlmaier qui a pu arracher sa place parmi ses divers concurrents et auprès de ses clients. Le géant mondial célèbre fièrement 60 ans d’existence et réussi à perpétuer des traditions et des valeurs qui ont fait sa crédibilité.
Sabri Brahem vante les mérites d’un groupe qui ” se veut un partenaire dans le développement, beaucoup plus qu’un simple investisseur”.
Incontestablement, l’environnement de travail sain et la transparence ne font qu’accroître le capital crédibilité chez les employés. Le site d’El Jem ayant deux usines embauche un nombre qui avoisine les 1.700 personnes. La visite des lieux permet de constater un environnement qui pousse à la motivation, garantit le bien-être et par conséquent la production.
La “Briefing Zone SATE” peut être décrit comme le point phare de la zone de production. Un design ultra moderne et un décor personnalisé pour que chaque cadre mette les pieds sur le cercle qui lui est destiné. Une réunion quotidienne d’une heure de temps (10h-11h) permet de vérifier et suivre le planning et le déroulement du travail.
“Côté employés, le travail se calcule en minutes à raison de 465 minutes alors que pour les cadres, les exigences du travail peuvent les retenir jusqu’à 14h par jour”, confie Mohamed Braiek, directeur de la logistique, sans qu’une telle condition semble le gêner.
Dans une chaîne de production qui fonctionne en continue, l’efficacité et la ponctualité font la recette du succès à honorer ses engagements et à surtout minimiser les coûts, notamment au niveau du transport.
Selon le directeur de la logistique, “au moindre empêchement, tout l’agenda prévu pour la livraison des commandes en Allemagne se trouve affecté et du coup le groupe subit des dépenses supplémentaires du transport par avion au lieu de l’acheminement habituel par voie maritime”.
L’écoute de l’employé est un principe inscrit dans la politique du groupe. Le coin de communication réservé aux différentes directions sur le site traduit bien cette option. Le boxe où sont inscrits les noms de chaque direction fait office de boite aux lettres pour que les employés déposent leurs propositions et plaintes éventuelles. Elles sont ensuite examinées dans des entrevues personnalisées.
Pour l’assiduité du personnel et la continuité du travail, rien n’est laissé au hasard. Une application interne permet d’effectuer le contrôle virtuel selon des couleurs (les présents en vert, les absents en rouge, les remplaçants en bleu et les stagiaires en jaune.
Le travail demeure une valeur sûre qui sert l’intérêt de l’employeur comme celui de l’employé sans que cela écarte la réalité d’un monde gouverné par les plus puissants.
Bien qu’avantageuses pour les économies des pays en faisant baisser le taux de chômage, les délocalisations vers les sites d’investissement à faible PIB soulèvent inévitablement un débat autour des enjeux d’un tel système qui ne cesse de provoquer la colère des altermondialistes.
Dans les véhicules des grandes marques automobiles comme Audi Porsche ou Maserati se traduit toute la quintessence d’un design raffiné et un savoir faire-reposant sur une technologie de pointe.
Un univers pas toujours accessible à tous mais dont les composantes sont paradoxalement minutieusement passées par les mains des moins fortunés.