Mahdia, est une ville touristique côtière du sahel Tunisien, aux façades qui cachent bien des trésors derrières des murs délabrés de la vieille Medina, haut lieu des derniers califes fatimides et leurs successeurs sous l’empire ottoman.
Les traces puniques et romaines sont aussi un grand témoin des temps lointains d’une cité développée appelée “Aphrodisium ” qui avait ses propres traditions et son architecture, aujourd’hui en ruine. L’ancien port punique en atteste d’un savoir faire ancestral qui continue à faire la beauté de la ville.
En longeant la côte, le paysage est énorme sur les ruines, le phare, le cimetière, le fort ottoman et tout ce qui constitue un élément du patrimoine matériel de Mahdia.
A l’intérieur de la médina se métamorphose en toute discrétion l’identité d’une cité aux spécificités architecturales, culinaires et vestimentaires que le visiteur découvre dans les boutiques d’artisanat et les métiers toujours pratiqués par de petits commerçants.
Le parcours du site historique, part du musée régional de Mahdia et la “Skifa Elkahla” pour atteindre la place de la grande mosquée, en zone Est.
Sur la zone Ouest se situe le quartier résidentiel jusqu’au cimetière marin et toute la partie entourant le grand phare qui culmine sur les hauteurs de Cap Afrique.
Le cÅ“ur vibrant de la médina se sont les ateliers d’artisans, les hammams traditionnels, les mosquées, l’église, la synagogue et autres espaces publics qui forment ce petit monde bien gardé depuis des siècles.
La grande mosquée est un monument imposant à l’architecture sobre et sans minaret qui se distingue par son style unique et par une ancienne forteresse des Fatimides.
Un peu plus loin se dresse les sites historiques de “El Borj Elkbir”, “La nécropole punique” et les “fortifications” de la ville qui datent du 10ème siècle et dont il ne reste aujourd’hui que les socles des tours qui protégeaient la ville de l’extérieur.
Au “cimetière marin” des tombes d’une blancheur éclatante sont à perte de vue aux portes de la Méditerranée, sous la lumière fascinante qui se projette sur l’ensemble de la zone abritant “le port antique”.
Pour Mohamed Haouas, conservateur du musée régional de Mahdia, “les portes de Mahdia s’ouvrent sur la fameuse “Skifa el-kahla” qui mène vers les artères et cÅ“ur de la vieille cité construite par les califes fatimides ayant fait son apogée et gloire”. Ce géographe et fin connaisseur de la conservation des monuments et sites de la médina de Mahdia décrit la ville comme un “musée à ciel ouvert… étalé sur 1400 mètres de longueur et une largeur qui varie de 400 à 600 mètres”.
Plusieurs circuits de monuments archéologiques, de sites historiques et d’attractions touristiques sont offerts sur cette ville abritant les ruines de lieux de culte témoins d’une véritable cohabitation entre les trois religions monothéistes.
Le conservateur du musée parle d’un circuit touristique “exploité librement par les visiteurs avec un large choix de six grands monuments archéologiques qui s’offre aux yeux entre façades des maisons, zaouias, phare et cimetières donnant sur la mer.
Cependant, Haouas avertit sur la situation des monuments de la ville qui nécessitent “un inventaire minutieux pour classer les différentes composantes et définir la partie qui en a la responsabilité”.
Sous l’égide du ministère des Affaires culturelles et l’Institut national du Patrimoine (INP), la gestion des sites du circuit est généralement confiée aux associations actives dans le patrimoine et la préservation de l’héritage culturel et historique.
Mohamed Boussoffara, directeur juridique et chargé de la coopération internationale à la municipalité de Mahdia a présenté un projet en cours pour “l’extension et la valorisation du circuit touristique et culturel de la médina de Mahdia qui couvre trois nouveaux sites et le traçage du circuit”.
Yassine Sfar, membre du conseil municipal de Mahdia et secrétaire général de l’Association de sauvegarde de la médina (ASM) a parlé de la création d’une cellule de recherche scientifique pour réaliser des études à Mahdia ville et autres régions du gouvernorat.
En coordination avec des experts et chercheurs des Archives nationales, il y a eu la collecte de données sur les monuments archéologiques et sites historiques de la ville. Il a, dans ce sens, indiqué que les recherches faites par des experts et historiens reconnus, couvrent des sites historiques oubliés. En effet, certains sites et monuments qui sont peu connus, ne sont cités qu’à travers l’imaginaire populaire et les légendes qui bien que fascinantes nécessitent une expertise scientifique. C’est pourquoi, a-t-il avancé qu’il est important de renforcer les études et multiplier les publications sur les faits historiques ayant façonné la cité des Fatimides qui a pu naître de ses cendres.