Alors qu’une partie de notre communauté d’affaires se plaint à longueur de journées, de mois et d’années de la perte de productivité, de compétitivité et de talents, la BIAT, elle, s’active à les découvrir, à les former, à les financer et à les mettre sur le marché.
Beaucoup diront que la première banque privée de la Tunisie en a largement les moyens. Mais il se trouve que d’autres groupes en ont aussi des moyens, mais ou bien ils font des choses pour cette jeunesse à la recherche de mentors et d’accompagnateurs et n’en parlent pas, ou ils se complaisent dans les opérations de courtisanerie.
Opérations d’adulation des décideurs qu’ils pensent être les seuls à pouvoir sécuriser leurs arrières alors que ce sont les jeunes auxquels nous offrons un avenir meilleur qui sont les meilleurs acteurs pour l’essor de la Tunisie.
Jeudi 27 septembre 2018 a donc été une journée particulière pour la BIAT qui a choisi la Cité de la Culture pour organiser le «Show» des jeunes startuppeurs qui révolutionneront aussi bien le monde de la culture, de la science que de l’économie.
B@Labs, la plateforme d’incubation lancée par la BIAT en 2017, est en train de produire l’un des meilleurs cru de nos diplômés ambitieux, innovateurs et imaginatifs. En une année, elle a bien progressé et son process s’est affirmé pour gérer au mieux l’évolution des jeunes sélectionnés. Les 6 élus de la première promotion ont réussi le défi de lever des fonds allant de 100.000 à 500.000 DT. Ce qui n’est pas donné.
«Et nous voulons industrialiser le process, déclare Noomane Fehri, le co-fondateur et CEO de B@Labs, dans le sens de multiplier les bénéficiaires de ces programmes par cent et par mille tout en gardant la qualité et l’originalité des projets proposés par nos jeunes. Il faut comprendre que nous choisissons des projets existants qui relèvent des nouvelles technologies ou qui œuvrent à s’intégrer dans une dynamique évolutive des métiers existants et entrent dans le cadre de la transition économique qui doit réussir dans notre pays. Et de ces petits projets, nous en faisons des grands grâce à notre incubateur B@Labs”.
Nous investissons dans des projets “investissables“, et ça marche. Notre première cohorte a été de 10 dont 6 start-up sur plus de 250 sélectionnés et qui ont nécessité 1,65 million de dinars tunisiens d’investissements. La deuxième est de 20 sur 250 candidats également dont 9 choisis. Nous voulons donner leurs chances à ces milliers de jeunes et moins jeunes intelligents, audacieux, innovants, qui ont plein d’idées, le sens de la conquête et qui se hasardent à mettre en place leurs projets mais ne trouvent pas un accompagnement conséquent de la part des grandes institutions dont financières. Et c’est ce qui explique la présence à cette cérémonie du gouverneur de la Banque centrale et de plusieurs DG de banques».
Noomane El Fehri a exprimé le souhait de voir les jeunes opérateurs bénéficier d’instruments financiers plus fluides et mieux adaptés à leurs besoins et à leurs projets. «Nous ne visons pas la lune mais nous pouvons faire de nos jeunes des étoiles dans une économie globalisée qui évolue à la vitesse de la lumière et qui exige de la réactivité, un accompagnement sérieux et un engagement de tous les jours jusqu’à la mise sur les rails et en grand, s’il vous plaît, de ces projets. Nos jeunes ont besoin de notre confiance et de notre soutien en formation et en financements, c’est ce que nous faisons à B@Labs et mon vœu le plus cher est que d’autres institutions fassent de même pour créer des générations de leaders économiques qui rayonnent non seulement en Tunisie mais à l’international».
Jeudi 27 a été donc l’occasion de mettre en avant, à travers la démo day, les projets réalisés par les élus du concours soit la deuxième cohorte de B@Labs composée de neuf entrepreneurs dont six gradués et trois qui entament la deuxième phase du programme. Le choix des projets a été porté aussi bien sur ceux opérant dans les technologies de pointe que dans la culture.
Le site Forja.tn devenu Artify a ainsi bénéficié de l’intérêt des décideurs de B@Labs. Il s’agit d’une plateforme de vidéos à la demande spécialisée dans le cinéma tunisien mais pas uniquement puisqu’aujourd’hui, elle couvre également le Maghreb. Plus que le streaming, elle offre un réel espace pour les cinéphiles du pays : on y trouve articles, critiques, recommandations, notes et biographies. Le choix de Forja.tn devrait servir d’exemple à différents titres car ce site qui a commencé par le piratage des séries et des films et que les auteurs ne pensaient pas aussi attractif, a fini par avoir des centaines de milliers de visiteurs. Grâce au programme B@Labs, de site pirate, il est entré dans le «formel», l’aide financière, la formation et l’accompagnement lui ayant donné les moyens de se restructurer dans le sens de l’acquisition de ses propres programmes par des moyens légaux et grâce à des contrats dûment signés avec les concernés”.
«Durant le programme B@Labs, nous avons bénéficié de l’expertise des mentors, ce qui nous a permis de structurer notre business model et de mieux comprendre la réalité du marché. Nous avons également réussi à signer nos premiers partenariats avec les acteurs clés du cinéma tunisien», déclare Yahia Megarrech, fondateur d’Artify, plateforme de vidéos à la demande spécialisée dans le cinéma tunisien.
Ce qui est intéressant dans la politique RSE de la BIAT est qu’il existe une coordination importante entre les différents programmes. Ainsi, on peut passer du concours Bloomasters -organisé par la Fondation BIAT dirigé par Malek Ellouze- à B@Labs. C’est le cas de StudyGate, une plateforme destinée à faciliter la vie des étudiants en médecine en rendant plus aisée leur apprentissage et la maîtrise des informations et des cours. StudyGate leur offre des vidéos animées et des textes qui couvrent les contenus des cours en médecine.
«Suite à mon passage au concours de l’entrepreneuriat Bloomasters organisé par la Fondation BIAT, j’ai postulé pour la deuxième cohorte B@Labs. Pendant la période d’incubation, j’ai pu peaufiner mon projet grâce à l’accompagnement des experts. Aujourd’hui, StudyGate est une start-up qui se consolide grâce à une équipe dynamique aux compétences complémentaires», indique Hassen Bouguila, fondateur de StudyGate.
Les autres projets sont :
– Digit Constat est une plateforme mobile de déclaration de constat automobile amiable. Elle aide les compagnies d’assurance à offrir à leurs clients une meilleure expérience utilisateur dans la déclaration de constat et à réduire la fraude.
– Khalta, un studio de design créatif d’objets d’art en ciment à base de recettes recherchées et de grande qualité.
– Kalys, une boutique en ligne qui vise à créer un large marché aux produits de décoration faits mains. A travers sa plateforme, Kalys crée, sélectionne et distribue les meilleurs produits artisanaux en leur donnant une grande visibilité et en les rendant accessibles ;
– Insights Energy propose une solution basée sur l’intelligence artificielle qui permet de surveiller la consommation d’énergie et d’optimiser son utilisation. Les utilisateurs ont accès à leurs données en temps réel avec des informations précieuses sur la manière de réduire leur utilisation d’énergie.
Les trois autres projets sélectionnés et qui entament la deuxième phase du programme B@Labs sont aussi intéressants. Il s’agit de TryBionic qui aide les amputés au niveau du bras à retrouver des mouvements normaux à l’aide de prothèses bioniques imprimées en 3D.
Cette deuxième étape englobe également VSober qui aide les psychothérapeutes et les psychologues à améliorer leur traitement de la maladie mentale en leur fournissant un outil de thérapie d’exposition en réalité virtuelle composé d’un casque VR, de 100 accès et de 3 environnements pour une maladie spécifique et Historio qui permet aux visiteurs de découvrir des sites culturels à travers une application mobile de réalité augmentée grâce à un smartphone et sans autorisations administratives pré-requises.
Pour devenir un entrepreneur, il faut avoir la vision et l’audace. Pour y parvenir, il faut avoir les moyens de ses ambitions et des mentors puissants pour assurer un décollage réussi et pérenniser idées et projets.
B@Labs œuvre à instaurer cette culture entrepreneuriale multidisciplinaire allant du jeune et moins jeune et regroupant experts, financiers et institutions gouvernementales.
Des initiatives telles que B@Labs et autres provoqueront-elles une révolution entrepreneuriale dans un pays où la découverte des talents, et l’augmentation du nombre de porteurs de projets n’a d’égale que le départ de milliers de compétences et d’intelligences dans des pays qui en profitent sans jamais avoir rien investi pour les «fabriquer» ?
Affaire à suivre.
Amel Belhadj Ali
B@Labs, une véritable passerelle vers la réussite entrepreneuriale
B@Labs est une plateforme d’incubation qui assure un accompagnement sur mesure aux jeunes entrepreneurs talentueux dans la concrétisation de leurs idées de projets. Elle délivre un programme d’incubation complet permettant aux entrepreneurs de bénéficier d’un accompagnement d’excellence conforme aux standards internationaux et d’avoir accès aux meilleurs mentors et experts de la place.
Depuis sa création en 2017, B@Labs s’est bien développé : les process se sont industrialisés et une plateforme a été créée pour mieux gérer l’évolution des couvés et l’utilisation de l’espace de travail. Six startups de la 1ère promotion entrepreneuriale ont réussi des levées de fonds importantes allant de 100.000 à 500.000 dinars tunisiens.
«B@Labs a réussi le challenge de contribuer au changement du paysage entrepreneurial en Tunisie. L’émergence de startups innovantes, prometteuses a suscité l’intérêt de grands groupes tunisiens qui investissent de plus en plus dans les startups», a indiqué Noomane Fehri, co-fondateur et CEO de B@Labs.
La BIAT s’est engagée depuis plusieurs années dans une démarche bien ficelée de soutien à l’entrepreneuriat. A travers la Fondation BIAT, B@Labs et Endeavor, la BIAT accompagne les jeunes entrepreneurs à tous les stades de leurs projets, de la naissance de l’idée et jusqu’à ce que la société soit bien établie.
Banque citoyenne et engagée, la BIAT croit fortement au potentiel de l’écosystème entrepreneurial dans le développement de la croissance économique de la Tunisie.