L’installation de panneaux solaires et photovoltaïques sur 19% de la superficie de la Tunisie nous permettrait de produire environ 25.000 MW d’énergie électrique, soit presque 5 fois le total de la puissance installée par la STEG. C’est ce qu’a affirmé, vendredi 28 septembre, Tahar Laaribi, directeur exécutif d’un bureau de consulting, lors d’une conférence organisée à la Cité des Sciences, sur le thème “La Tunisie et les énergies renouvelables : de vraies richesses non exploitées”.
Laaribi a précisé qu’il a basé ces prévisions sur le potentiel d’ensoleillement en Tunisie, qui varie de 2 à 6,5 kwh par m2 par jour.
Sur un autre registre, cet ex-PDG de la STEG, estime que “les déchets ménagers produits en Tunisie sont considérés parmi les meilleurs dans le monde pour la production de l’énergie, avec une valorisation énergétique estimée à 42.000 kilojoules/kg”, rappelant que plusieurs pays européens investissent dans la production de l’énergie à partir de déchets, dont la Suède.
“En Tunisie, plusieurs projets similaires de valorisation de déchets ont été proposés par des sociétés étrangères et des hommes d’affaires tunisiens et étrangers, mais ils ont été bloqués par l’administration”, a encore affirmé, Laaribi.
Dans son intervention, Selma Aouida Rabeh, maître assistante au laboratoire de photovoltaïque (LPV) du Centre de Recherche et des Technologies de l’Energie (CRTEn) de la Technopole de Borj Cedria, a indiqué que le monde s’oriente rapidement vers le développement des énergies renouvelables, qui sont “gratuites, propres et inépuisables”.
Pour le cas de la Tunisie, elle a rappelé que l’objectif national consiste à parvenir à assurer, à l’horizon 2030, environ 30% de notre production électrique, à partir des énergies renouvelables, soit l’équivalent de 3.800 MW.
Cette capacité sera réalisée notamment grâce à des projets dans le domaine de l’énergie éolienne (1.755 MW), de l’énergie photovoltaïque centralisée (870 MW), de l’énergie photovoltaïque installée au niveau de toits solaires (640 MW), de l’énergie solaire thermo-dynamique -CSP (450 MW) et de la biomasse (100 MW).
Parmi ces projets, elle a cité celui la production de l’énergie hydraulique (projet de station de transformation d’énergie par pompage à Tabarka), les nouveaux sites éoliens qui seront mis en place dans les gouvernorats de Kébili, Nabeul et Médenine, et le projet “Akkarit” à Gabès, de production de l’énergie thermique (conversion du rayonnement solaire en énergie), dont le potentiel variera entre 50 et 100 MW.