La pénurie de lait est essentiellement causée par la frénésie du consommateur et la vente conditionnée, d’autant plus que la Tunisie produit quotidiennement près de 2 millions de litres pour une consommation variant entre 1,7 million et 1,8 million de litres par jour, a affirmé Hamda El Ifi, président de la Chambre nationale des centres de collecte de lait (relevant de l’UTICA).
Dans une déclaration à TAP, le responsable a expliqué que les quantités produites quotidiennement avec le stock régulateur (près de 22 millions de litres) peuvent largement couvrir la demande.
“La pénurie enregistrée récemment est le résultat de la peur qui pousse le consommateur à une frénésie d’achat”, a indiqué El Ifi.
Et d’ajouter que le comportement de certains fournisseurs qui achètent le lait auprès des industriels, a renforcé cette pénurie au niveau des vendeurs au détail qui conditionnent la vente de lait par l’acquisition d’un autre produit dérivé.
A rappeler que la Tunisie fait face actuellement à une pénurie de lait emballé au niveau des grandes surfaces (notamment le lait demi écrémé) subventionné par l’Etat, ce qui a poussé l’Etat à recourir à l’importation de quantités de lait pour réguler le marché.
Le ministre du Commerce, Omar El Behi avait annoncé le 21 septembre 2018, que “10 millions de litres de lait vont être importés de France, de la Belgique et de l’Hongrie afin de réguler le marché” El Behi avait aussi indiqué que les prix seront à la portée des tunisiens.
Qualifiant cette décision de recourir à l’importation en devises étrangères “d’inefficace”, El Ifii a souligné que “la Tunisie n’a pas besoin d’importer ce produit, rappelant que toutes les parties intervenantes (agriculteurs, collecteurs et fabricants) ont exprimé leur refus de toute opération d’importation.
Le gouvernement qui importera le lait en devise étrangère, devra vendre le litre au consommateur à 1 dinar 500 millimes alors qu’il lui coûtera près de 1 dinar 950 millimes, a-t-il indiqué, ajoutant que le système de production nationale a besoin de ces montants dépensés pour l’importation.
Selon le responsable, “la levée de la subvention de l’Etat de près de 300 millimes ciblant le lait demi écrémé permettra de régler la crise”.