L’école doit reprendre son rôle dans la formation de l’élève citoyen en offrant une éducation fondée sur les valeurs civiques. C’est ce qu’a recommandé Dr Radhouane Masmoudi, président du Centre de l’étude de l’islam et de la démocratie (CSID).
Selon lui, le système éducatif en Tunisie a besoin d’une grande réforme permettant à l’école et à la famille de reprendre leur responsabilité sociétale, alors qu’il s’exprimait lors d’une conférence tenue à Tunis, samedi 29 septembre, sur le thème “Quel système de valeurs pour nos établissements éducatifs?”, organisée à l’initiative du CSID, en collaboration avec la Ligue arabe des éducateurs illuminés et l’Association tunisienne de coalition civile pour la réforme du processus éducatif.
L’instauration d’un système éducatif réussi impose d’inculquer aux jeunes les valeurs de la cohabitation pacifique avec l’autre, le respect de l’autre et de la loi, a-t-il estimé, regrettant, la dégradation des valeurs en milieu scolaire.
Le président du CSID a insisté, dans ce cadre, sur l’importance de la formation continue des enseignants, la rénovation des programmes pédagogiques, la maintenance de l’infrastructure et l’augmentation du budget accordé au secteur de l’éducation.
De son côté, Mehrez Drissi, président du Conseil d’administration de la Ligue arabe des éducateurs illuminés a critiqué l’absence d’une philosophie éducationnelle et d’une vision globale du rôle de l’école, insistant sur l’obligation d’accorder un intérêt particulier aux valeurs dans le système éducatif actuel.
Le responsable a regretté la dégradation des résultats scolaires, le manque d’une réelle égalité entre les différents élèves et de l’équité entre les régions.
Il a recommandé d’introduire aux programmes scolaires les principes du sens de responsabilité, des bonnes pratiques, de l’initiative, de la solidarité, de la planification et du travail sérieux.
Le dirigeant au parti de Nidaa Tounes et président de l’Institut arabe pour la démocratie en Tunisie, Khaled Chouket, a insisté, pour sa part, sur l’intégration de la valeur de la fierté civilisationnelle et son rôle dans l’édification d’un processus éducatif réussi.
Chouket a aussi énuméré les lacunes du système éducatif en Tunisie, estimant qu’il n’aide à enraciner auprès des jeunes générations ni un attachement clair à l’identité nationale, ni une confiance en soi et aux propres compétences.
Parmi les lacunes de ce système figurent également, une faiblesse dans la maîtrise des langues ainsi qu’un manque d’incitation à l’innovation et à la créativité, a-t-il encore souligné.
L’école tunisienne connait actuellement une dégradation profonde, d’après Chouket, qui, a-t-il regretté, n’est plus un espace adéquat à l’éducation et au savoir à cause notamment de la situation lamentable de l’infrastructure et du manque flagrant des équipements.