Le monde produit 2,01 milliards de tonnes de déchets urbains solides par an, dont au moins 33% ne sont pas traités correctement, c’est-à-dire dans le respect de l’environnement, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) intitulé “What a Waste 2.0” (a), publié le 20 septembre 2018.
Dans une société où tout se jette, les déchets sont un enjeu qui touche à la santé des individus et à leurs moyens de subsistance, mais aussi à l’environnement et à la prospérité économique, lit-on dans le rapport, lequel précise que la gestion des ordures ménagères est un problème universel qui concerne chaque habitant de la planète.
“Mais, parce que plus de 90 % des déchets brûlés ou déversés dans des décharges sauvages concernent des pays à faible revenu, ce sont les habitants pauvres et les plus vulnérables qui en payent le plus lourd tribut”.
Le (non) traitement des déchets solides contribue fortement au changement climatique : il représentait en 2016 presque 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (sans tenir compte des émissions liées au transport des ordures).
La même source affirme que le volume des déchets produits chaque année va augmenter de 70% au cours des 30 années à venir pour s’établir à 3,4 milliards de tonnes. En cause, l’urbanisation rapide, la croissance démographique et le développement économique.
Ainsi, la production de déchets continuera d’augmenter en raison de la croissance économique et démographique, ce sont les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure qui devraient connaître la plus forte progression du volume de leurs déchets.
Il est ainsi prédit, indique le rapport, que la production de déchets sera multipliée par trois en Afrique subsaharienne et par deux en Asie du Sud, et que ces deux régions représenteront 35 % des déchets produits sur la planète en 2050. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord devrait également doubler sa production de déchets d’ici 2050.
Aussi, faute d’action, les émissions de gaz à effet de serre imputables aux déchets solides grimperont à 1,6 milliards de tonnes d’équivalent CO2 en 2050. En améliorant leurs systèmes de gestion des ordures ménagères, les villes pourraient renforcer leur résilience à des épisodes climatiques extrêmes qui risquent de causer des inondations, d’endommager les infrastructures, d’entraîner des déplacements de population et de détruire des moyens de subsistance.