Soixante-sept pour cent (67%) des Tunisiens pensent que la corruption a augmenté, a déclaré, lundi 1er octobre, le directeur général de l’Institut de sondage “One to One”, Youssef Meddeb, lors de la présentation des résultats de l’Afrobaromètre sur la corruption en Tunisie.
Ce sondage d’opinion a été réalisé entre les 1er avril et 5 mai 2018, sur un échantillon représentatif de la population. La marge d’erreur ne dépasserait pas les 3%, selon l’Institut “One to One”.
64% des personnes interrogées qualifient l’action du gouvernement en matière de lutte contre la corruption de “très mauvaise”, estimant que les fonctionnaires (31% des sondés), les députés (30%), les hommes d’affaires (28%), le président de la République et les responsables de son cabinet (25%) ainsi que les organisations non-gouvernementales (24%) sont les parties les plus impliquées dans la corruption.
Selon Youssef Meddeb, le sondage d’opinion révèle, également, que la corruption a augmenté en 2018 au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) de 13 points, et au sein de la présidence de la République de 7 points, par rapport aux chiffres de l’année 2015.
En outre, 16% de l’échantillon considère que la majorité des magistrats sont impliqués dans des affaires de corruption, contrairement au reste des sondés qui les considèrent comme “les moins corrompus”.
Il en ressort, aussi, que 61% des personnes interrogées disent craindre des représailles au cas où elles dénonceraient des cas de corruption, a-t-il ajouté.
D’après le sondage, la police arrive au premier rang des catégories des fonctionnaires qui reçoivent les pots-de-vin. Environ 2 sur 10 répondants (17%) déclarent avoir donné, au moins une fois, un pot-de-vin pour éviter “des problèmes avec la police” ou pour solliciter l’aide de la police (15%).
Par ailleurs, 59% des personnes interrogées se disent convaincues que la mobilisation et l’engagement des citoyens en matière de lutte contre la corruption peuvent créer la différence en matière de lutte contre la corruption.