“La reprise se renforce en Tunisie, mais les risques continuent de peser sur les perspectives”, a souligné le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), dans un communiqué, publié lundi 1er octobre, au terme de la quatrième revue de l’Accord sur le mécanisme de financement élargi pour la Tunisie.
“Le programme du gouvernement vise à réduire les déséquilibres macroéconomiques, tout en offrant une protection sociale et en encourageant la création d’emplois par le secteur privé”, a fait remarquer le FMI. Et que “les politiques fiscales et monétaires lancées par la Tunisie visent à réduire la dette, à soutenir la croissance inclusive et à contenir l’inflation”.
Pour rappel, le 28 septembre 2018, le Conseil d’administration du FMI a achevé le quatrième examen du programme économique de la Tunisie, appuyé par un accord au titre du mécanisme de financement élargi (FEP). Le Conseil a décidé de débloquer une nouvelle tranche de prêt d’une valeur de 247 millions de dollars (environ 695 millions de dinars), portant le total des décaissements à environ 1,4 milliard de dollars (près de 3,94 milliards de dinars) sur les 2,9 milliards de dollars prévus dans le cadre du FEP.
“Les priorités du programme de réforme économique du gouvernement comprennent des réformes favorables à la croissance et celles à caractère social.
Les politiques budgétaires visent à mobiliser des recettes et à contenir les dépenses courantes, afin de réduire le fardeau de la dette en Tunisie et d’accroître les investissements publics et les dépenses sociales dans le dessein de soutenir une croissance durable et inclusive “.
“Pour ce qui est de la politique monétaire, elle se concentre sur la réduction de l’inflation, alors que la flexibilité continue du taux de change contribuera à renforcer les réserves internationales”, a encore souligné le FMI, ajoutant que “les réformes structurelles soutenues dans le cadre de cet accord incluent le renforcement de la gouvernance, le climat des affaires, les institutions fiscales et le secteur financier”.
“Les efforts des autorités tunisiennes pour réduire les déséquilibres macroéconomiques portent leurs fruits. La croissance s’est accélérée au premier semestre 2018, mais le chômage et l’inflation restent élevés. Les prix élevés du pétrole continuent de peser sur les soldes extérieur et budgétaire, les investissements sont faibles et les réserves internationales couvrent moins de trois mois d’importations”, a indiqué Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et Président par intérim du Conseil d’administration du FMI, à l’issue de la discussion.
Et d’ajouter “la mise en œuvre des politiques et des réformes s’est encore améliorée depuis le troisième examen. Les autorités tunisiennes restent attachées à l’approche de l’ajustement macroéconomique équilibré sur le plan social, soutenue par l’accord quadriennal conclu avec le FMI”.
Le responsable a, toutefois, affirmé que “de grands efforts doivent être déployés pour atteindre les objectifs budgétaires convenus. Les priorités politiques comprennent une collecte de ressources plus importante, des ajustements réguliers des prix de l’énergie, une gestion stricte de la masse salariale et des réformes visant à assurer la viabilité financière des retraites”.
“Un resserrement monétaire supplémentaire est nécessaire pour réduire l’inflation. La BCT a démontré son attachement à la stabilité des prix grâce à la hausse des taux directeurs, mais les taux d’intérêt directeurs restent négatifs en termes réels. Ainsi, le taux directeur devrait encore augmenter pour éviter une nouvelle érosion du pouvoir d’achat de la monnaie locale et ancrer les anticipations inflationnistes”.
Le FMI recommande d’assurer un meilleur ciblage social, estimant que “toute modification des subventions des produits de base ne devrait être envisagée qu’une fois que les dispositions de sécurité adéquates mises en place”.
Parmi les réformes indispensables, le responsable a mis l’accent sur le rétablissement des équilibres extérieurs, grâce à un resserrement durable des politiques macroéconomiques, ce qui contribuera à atténuer l’impact de la dépréciation du taux de change sur la dette.
D’après lui, la poursuite des réformes du climat des affaires, de la gouvernance et du secteur financier est, aussi, essentielle. Il a, de même, estimé que le soutien continu de la communauté et des donateurs est indispensable à la réussite de la transition en Tunisie.