Le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Abdelmajid Ezzar, a appelé le gouvernement à résoudre la question des dettes bancaires des agriculteurs, lesquelles dettes ont atteint, à la fin 2017, 1,188 milliard de dinars.
Environ 54% de ces dettes concernent les grandes cultures, les arbres fruitiers et l’élevage de bétail dans les gouvernorats de Kasserine, Béja, Sfax, Le Kef et Kairouan, a précisé Ezzar, au cours d’une conférence de presse tenue, mardi 2 octobre.
Près de 84% des agriculteurs endettés ont obtenu des crédits d’une valeur inférieure à 10 mille dinars, soit près de 428 MDT, a-t-il encore indiqué, appelant à l’annulation de ces dettes.
Il a, dans ce cadre, recommandé le rééchelonnement, sans taux d’intérêt, des dettes des agriculteurs qui présentent un “certificat de catastrophes” et de déduire 20% de la valeur des infractions de retard pour les agriculteurs qui utilisent les chèques de garantie afin de leur permettre d’obtenir de nouveaux crédits pour la saison agricole.
Ezzar a mis l’accent sur la faiblesse de la contribution des banques dans le financement des investissements agricoles, ajoutant que moins de 7% des agriculteurs obtiennent des prêts, d’où leur recours au financement auprès des fournisseurs avec des conditions désavantageuses.
La valeur des crédits bancaires accordés au secteur agricole ont cru de seulement 3%, au cours de la période 2011/2016, tandis que les crédits bancaires accordés au secteur industriel ont augmenté de 71%.
Ezzar a fait remarquer que les crédits bancaires saisonniers ne représentent que 2,35% de la valeur des équipements et des intrants du secteur agricole et 10% des besoins en financements de la saison de culture des céréales.
Il a préconisé de réviser les taux d’intérêt appliqués au secteur agricole, faciliter les conditions d’obtention des crédits et inciter les compagnies d’assurance à augmenter la part d’assurance agricole qui ne dépasse pas les 2,5% du total des transactions du secteur.