La commission régionale de lutte contre la pollution maritime à Bizerte, réunie lundi après-midi, a pris un train de mesures supplémentaires et urgentes pour atténuer les retombées des fuites jeudi de pétrole au terminal pétrolier de Zarzouna relevant de la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR).
Au cours de cette réunion présidée par le gouverneur de Bizerte et président de la commission, Mohamed Gouider, en présence de représentants de cadres et services technique et d’experts, ainsi que des représentants de la société civile et de la presse, il a été convenu d’assainir la zone de la plage de Sidi Salem et les autres plages et zones touchées par les fuites.
Il a été décidé d’autre part de charger les services de la STIR d’achever le pompage des liquides pétroliers du terminal pétrolier avant mercredi prochain pour éviter les retombées nocifs en raison des possibles changements climatiques.
La STIR a été appelé également à exécuter une opération de nettoyage totale de tous les aspects de pollution ayant touché les zones rocheuses tout au long du port et autres zones en recourant aux équipements de la société ou une autre entreprise, avec l’appui des services et structures techniques locaux et régionaux.
D’autre part, des experts de l’institut National des Sciences et Technologies de la Mer ont été chargés d’effectuer des visites d’inspection des zones situées à proximité des fuites pour identifier l’incident et évaluer les interventions menées.
Le gouverneur de Bizerte a souligné lors de cette réunion que les travaux de la commission régionale de lutte contre la pollution marine resteront ouvertes jusqu’à l’élimination de tous les déchets et sources de pollution, saluant la mobilisation régionale, centrale et locale officielles et de la société civile qui a permis de limiter les effets de cet incident.
“Les autorités locales ne lésineront pas sur leurs efforts pour rétablir la situation et élever le niveau de préparation”, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le PDG de la STIR, Saloua Sghaier a fait savoir que son administration s’est engagée à mettre en vigueur toutes les recommandations de la commission et reste ouverte aux propositions de la société civile. Elle mis l’accent à cet égard sur la place de la STIR dans la stratégie de l’Etat en matière d’énergie en la dotant d’un programme d’investissement depuis 2016 de l’ordre de 250 millions de dinars pour consolider les unités installées dans la raffinerie.
Les représentants de la société civile ont mis l’accent de leur côté sur les assurances à donner par la STIR pour ne plus voir se produire de tel accident, la consolidation des liens avec son environnement sociétal, l’élaboration d’études sur les effets sur l’environnement de telles catastrophes et leurs retombées sur les activités des pécheurs et le secteur de la pêche en général.
La commission régionale avait tenu vendredi dernier une première réunion d’urgence, rappelle-t-on.
Au premier rang de ces mesures l’engagement de la STIR et de l’office de la marine marchande et des ports d’ajouter des barrières flottantes au niveau du bassin portuaire et à proximité des barrières rocheuses pour cerner les poches polluantes qui se sont infiltrées hors des barrages flottants installés jeudi.
Parallèlement, il a été décidé d’accélérer le processus d’aspiration des hydrocarbures à l’intérieur du bassin aquatique du terminal pétrolier considéré comme étant le principal point de fuite par la STIR.
Il a été également convenu de former un comité élargi comprenant l’office de la marine marchande et des ports, la STIR, l’agence nationale de protection de l’environnement et la municipalité de Bizerte, afin de trouver des solutions pratiques et urgentes pour contenir l’étendue du pétrole à l’entrée du port de plaisance et empêcher, ainsi, toute fuite supplémentaire en direction du vieux port de Bizerte ou au large.
La STIR s’est également engagée à exécuter une opération de nettoyage totale de tous les aspects de pollution ayant touché les zones rocheuses et les rives du canal et les brise-vagues.
Par ailleurs, le chargé de mission a sein du cabinet du ministère des affaires locales et de l’environnement, Habib Ben Moussa, a précisé que la commission a demandé à la STIR de commencer immédiatement à lever les matériaux contaminés, notamment les algues, et de les jeter, dans un premier temps, dans un endroit qu’ils ont choisi et ce, après avoir isolé la surface de l’endroit en question.