L’entrevue accordée lundi 8 octobre par le président de la République, Béji Caïd Essebsi au président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, “s’inscrit dans le cadre de l’ouverture du chef de l’Etat sur tout le peuple tunisien sans exclusive, mais la position officielle à l’égard du parti Ennahdha est la fin du consensus conformément à sa déclaration lors de l’interview télévisée du 24 septembre dernier”, a précisé le parti Nidaa Tounes dans un communiqué au terme de la réunion.
Signé par la porte-parole du parti, Ons Hattab, le communiqué indique que “la relation personnelle du président de la République avec Ghannouchi n’a rien à voir avec la position claire à l’égard d’Ennahdha”.
“La date de l’audience a été fixée sur une demande du président du mouvement Ennahdha qui a fait part au président au chef de l’Etat de son désir de s’entretenir avec lui sur la situation générale dans le pays et l’a informé des décisions de la dernière réunion du conseil de la Choura tenue les 6 et 7 octobre 2018”, ajoute le communiqué.
Béji Caid Essebsi a indiqué qu’il était au courant de toutes les résolutions du conseil, précise le communiqué.
Le parti Nidaa Tounes estime que le gouvernement en place dirigé par Youssef Chahed “est le gouvernement du mouvement Ennahdha et, de ce fait, le parti n’est pas tenu de le soutenir politiquement et le consensus convenu entre le président de la République et le mouvement Ennahdha depuis les élections de 2014 est désormais caduc”.
Maintenant la question qui se pose est de savoir pourquoi Nidaa Tounes s’intéresse à cette rencontre Caïd Essebsi-Ghannouchi.
Dans une déclaration rendue publique au terme de la réunion du conseil de la Choura le week-end dernier, le mouvement Ennahdha a réaffirmé son attachement “au consensus comme choix stratégique englobant toutes les forces nationales en vue d’assurer la stabilité politique et sociale, de mettre en place les réformes, lutter contre la corruption et mener le pays vers les élections à la date prévue dans les meilleures conditions”.
Il appelle, d’autre part, à “la préservation de relations positives avec le chef de l’Etat, à la poursuite des négociations avec le chef du gouvernement pour parachever les conditions de partenariat et à l’établissement de relation fructueuse avec l’Union générale tunisienne du travail”.
Le chef de l’Etat avait annoncé la fin du consensus avec le mouvement Ennahdha “sur une demande de celui-ci”, dans une interview sur la chaîne Al Hiwar Tounsi, rappelle-t-on.
“Le mouvement Ennahdha (avec qui il avait convenu d’un consensus politique il y a 5 ans à Paris) a décidé de mettre fin à cette entente”, avait-il souligné.
“Les relations entre le président (de la république) et Ennahdha se sont interrompues sur la demande de ce dernier et le consensus ne sera pas reconduit”, a-t-il ajouté, affirmant qu’en “affaires d’Etat il n’existe pas d’amis”.