“Arrêtons de taxer le numérique, si nous voulons développer le vrai e-Commerce et l’inclusion financière pour tous, et empêcher l’Informel de prospérer. Arrêtons aussi de taxer et de sanctionner, dans nos lois de finances, ces mêmes équipements de télécommunications qui permettront l’interconnexion de nos institutions entre elles ou avec les citoyens. Arrêtons de promouvoir la circulation cash, qui fait le bonheur du marché informel. Passons aux actes et prenons des mesures concrètes”.
C’est le le message que vient de lancer, mardi 9 octobre, le président de l’UTICA, Samir Majoul, dans son allocution d’ouverture du séminaire à l’UTICA sur le thème de “l’évolution du digital dans le banking et les moyens de paiement”, par la Fédération nationale du numérique en collaboration avec la Banque centrale et l’Association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers (APTBEF).
A cette occasion, le président du patronat tunisien considère également qu’”avec 7,5% d’inflation, un glissement permanent du dinar depuis plus d’un an, nous pensons vraiment qu’avec la capacité humaine dont dispose la Tunisie, le digital est un vrai levier économique qui pourrait sauver le pays. Nous avons à l’UTICA, la ferme détermination d’agir pour concrétiser ce processus”.
Et Majoul de poursuivre: “On parle désormais d’Intelligence artificielle, de Data Learning, d’Internet des objets, de Blockchain, d’impression 3D, de Fintech et autres. Il s’agit là de modèles, de moyens et d’outils transversaux qui bouleversent totalement, notre vie courante, nos pratiques, nos métiers, nos entreprises, nos institutions, notre futur. C’est là , une véritable révolution…”.
“La Tunisie dispose de ressources humaines qualifiées dans le digital, d’un réservoir de compétences reconnues. Mais concrètement, notre économie numérique reste vraiment à la traîne. Nous devons nous remuer et aller de l’avant dans la mise en Å“uvre du développement du numérique”.
Majoul soulignera par ailleurs que “nous avons voulu organiser ce séminaire pour proposer des mesures concrètes et des directives qui vont permettre d’encourager les paiements par carte, en ligne, pour éviter le plus possible l’utilisation de la liquidité , dans les transactions économiques, dans les paiements aux administrations, aux commerçants…Pour pousser à la mise en place enfin du mobile paiement qui ne voit pas encore, le jour en Tunisie”.
Il a estime aussi que “chaque acteur a un rôle essentiel à jouer dans ces actions, décisions ou mesures : la Banque centrale de Tunisie d’abord, les banques bien sûr, l’administration à travers des mesures audacieuses qu’elle devrait prendre, soit via la loi de finances soit via des décrets, mais aussi et bien sûr le secteur privé et le monde des entreprises, tous secteurs confondus”.