“D’ici 2019, au moins trois premières sociétés tunisiennes seront certifiées ISO 37001 (Systèmes de management anti-corruption), dont la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), la Pharmacie centrale de Tunisie et la Société nationale de distribution du pétrole (SNDP)”, a indiqué Krimi Abdessattar, président de l’Association tunisienne pour la promotion du management global (ATPMG), mardi, dans une déclaration à la presse.
Participant au séminaire international sur le thème “les entreprises tunisiennes et les défis de la bonne gouvernance et de la gestion de l’intégrité : Exigences locales et tendances internationales”, le responsable a souligné que ces sociétés ont exprimé leur volonté d’intégrer cette norme dans leurs systèmes de management, surtout qu’elle figurera, prochainement, parmi les critères exigés par les bailleurs de fonds, lors d’octroi de crédits aux entreprises locales.
Selon Aurel Badea, auditeur en chef des systèmes de management anti-corruption (RINA), cette norme a été créée, en octobre 2016, “spécifiquement pour faciliter la mise en oeuvre des politiques, des procédures et des outils pour aider les organismes à prévenir, détecter et traiter les problèmes de corruption”.
“La finalité est de créer une culture de gestion transparente au sein des entreprises locales, quelque soit leurs secteurs d’activité”, a-t-il souligné.
De son côté, Jean Pierre Mean, expert membre du comité de rédaction de la norme ISO 37001, a déclaré que la faiblesse des institutions, le manque de transparence, l’inefficacité de la réglementation et la faiblesse des salaires figurent parmi les principales causes de la propagation de la corruption, dont les conséquences sont graves sur la pérennité d’une entreprise économique.
En fait, a-t-il noté, la corruption décourage l’investissement, engendre l’insécurité juridique (le cas où les tribunaux et les administrations publiques sont corrompues) et porte atteinte à la qualité des produits et services (au vu que le choix des fournisseurs ne sera plus tributaire de la qualité).
L’expert a estimé que la norme ISO 37001 stipule de mettre en place une politique anti-corruption efficace et de convaincre le personnel à s’engager dans cette démarche de transparence et de bonne gouvernance.
D’après lui, il est indispensable aussi, de lancer, en parallèle, des sessions de formation au profit du personnel, de mettre en place des services de contrôle financier et commercial, ainsi que d’instaurer des procédures de signalement et d’enquête.
Dans le même contexte, Christian Levesque, président du Comité et chef de la délégation du Canada pour la création de la norme de management anti-corruption, a affirmé qu’afin de faire face à la corruption, il faut, obligatoirement, partager de l’information, de l’expérience et de bonnes pratiques entre les sociétés locales.
“Il faut se donner, collectivement, les moyens pour faire évoluer nos organisations politiques, économiques et sociales, afin de fonder les piliers d’un système transparent”, a-t-il dit.
Prenant part à ce séminaire, le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, a passé en revue la démarche adoptée par la Tunisie, afin de favoriser la lutte contre la corruption et l’arsenal juridique adopté, à cette fin, surtout après la révolution.
La corruption est l’un des fléaux les plus nuisibles et difficiles à contrer à l’échelle mondiale, avec plus de 1 000 milliards de dollars de pots-de-vin versés chaque année.
Il est à noter qu’en parallèle avec ce séminaire international, l’ATPMG organise un workshop de formation de trois jours sur les questions de la gouvernance des entreprises et les exigences de l’intégrité et lutte contre la corruption, et ce, en collaboration avec l’Académie internationale pour la lutte contre la corruption. La formation permettra aux participants de comprendre les nouvelles tendances en matière de gestion de l’intégrité et de maîtriser les nouveaux outils de management anti-corruption.