Le ministère de la Santé a publié, le 18 octobre 2018, sur sa page officielle l’appel à candidature pour les résidents en médecine pour les stages à l’étranger. Un communiqué qui devrait, normalement, être signé par la DG de la santé et le président du bureau national des spécialités médicales (Conformément aux textes en vigueur). Le ministère considère toutefois que la signature de la DG de la santé est largement suffisante pour publier l’avis.
Du point de vue de la loi, ce communiqué n’est pas réglementaire et n’importe quelle personne qui se considère lésée peut l’attaquer auprès du premier président du Tribunal administratif et demander un sursis à exécution. Et parallèlement, on peut déposer un recours pour excès de pouvoir et annuler la décision !
Le service juridique du ministère de la Santé qui a auparavant toléré des promotions inadmissibles dans l’administration publique ne s’est-il pas rendu compte de ces vices de forme et de procédure pour tolérer pareille aberration administrative ?
Mieux encore, renseignements pris, il paraîtrait que les deux signataires sont à l’étranger. Alors soit Mme Falfoul a signé avant son départ, soit elle vient tout juste de rentrer et a publié le communiqué sans attendre que le président du bureau national des spécialités médicales le fasse. Mais, dans les deux cas, ce n’est pas réglementaire. Est-ce le fait de l’ignorance des uns et des autres des réglementations en vigueur ? L’administration publique tunisienne, auparavant réputée pour sa technicité, va-t-elle devenir «planétairement» connue pour son incompétence ?
Et même si on avait voulu éviter que le deuxième signataire n’émette son avis, pourquoi ne pas avoir enlevé son nom du communiqué ? Soit on supprime la deuxième signature de la procédure, soit on la respecte et on publie l’avis comme il se doit !
Cet état de chose arrive quand un ministère aussi important que celui de la Santé est géré par des «responsables politiques» qui se prennent pour les maîtres des lieux et gèrent le département comme un héritage familial.
Ceci arrive aussi lorsque des prétendus hauts commis de l’Etat affichent un mépris notoire envers la profession, ne l’associant pas aux décisions importantes malgré les textes en vigueur.
En fait, à qui appartient notre ministère de la Santé ?
A.B.A