“Au-delà de la volonté politique de la Tunisie et du Maroc d’impulser les échanges économiques bilatéraux, les administrations des deux pays sont appelées à s’aligner sur cette volonté, en facilitant les procédures d’affaires et d’investissement”. C’est ce qu’a déclaré, vendredi 19 octobre, Fadhel Abdelkefi, ancien ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale.
Il est important d’asseoir les piliers de la liberté d’entreprendre, afin de construire une dynamique économique tuniso-marocaine,a-t-il dit, lors d’un débat sur le thème “Les échanges économiques entre le Maroc et la Tunisie : entraves et perspectives”, organisé dans le cadre des Journées du Maroc en Tunisie, tenues du 13 au 30 octobre.
Pour l’ex-ministre, “la concurrence entre les deux pays demeure toujours légitime, mais il faut qu’elle soit loyale”.
Hichem Elloumi, co-président du Conseil d’Affaires Tunisie-Maroc, a évoqué les difficultés de dédouanement et d’autres problèmes techniques auxquels sont confrontés certains hommes d’affaires, aussi bien en Tunisie qu’au Maroc.
Il a appelé, lors du débat co-organisé par l’ambassade du Maroc à Tunis et l’association des Anciens étudiants tunisiens dans ce pays, à alléger les procédures, à opter pour la transparence des transactions et à assurer la qualité des produits exportés.
Hammad Kassal, président du patronat marocain, présent à cette occasion, a cité quatre principaux secteurs qui pourront faire l’objet d’un partenariat fructueux entre la Tunisie et le Maroc, à savoir l’industrie agroalimentaire, le transport, la formation des ressources humaines et la santé.
“La population du continent africain augmentera, d’ici 5 ans, de 365 millions d’habitants… C’est un marché très vaste et nous devons unir nos efforts et tirer profit de tous nos atouts et de l’ensemble de nos expertises humaines dans les deux pays pour aller de l’avant et réussir ensemble”, a dit le responsable.
Kassal a réitéré, la disposition du patronat marocain à créer une cellule spéciale chargée d’identifier des solutions aux défaillances et problèmes entravant la coopération entre les deux pays.
Les échanges bilatérales entre la Tunisie et le Maroc demeurent très modestes, ne dépassant pas les 740 millions de dinars (MDT) en 2017 et 611 MDT en 2016, contre un objectif de 500 millions de dollars (l’équivalent de 1,424 milliard de dinars) en 2020 fixé par la Haute Commission Mixte, selon le secrétaire d’Etat auprès du ministre du Commerce, Hichem Ben Ahmed.
Le développement de ces échanges est confronté au problème de la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité ainsi qu’à l’absence d’une ligne maritime directe, a-t-il noté.
Pour le ministre de Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari, les opérateurs des deux pays sont appelés à cibler des secteurs dynamiques et à forte potentialités, dont l’industrie pharmaceutique, aéronautique, le tourisme et les TIC.
Les deux pays ont tendance, chacun de son coté, à aller chercher des partenaires en Europe et en Afrique de sud alors qu’ils peuvent en trouver juste à côté, selon ses propos.
La part du commerce bilatéral entre le Maroc et la Tunisie dans l’ensemble des échanges commerciaux de chacun deux pays avec l’étranger ne dépasse pas les 3%. Le manque à gagner dû à cette atrophie des échanges bilatéraux est estimé à 1,5% du PIB par an, pour chacun de ces pays, selon le Fonds monétaire international.