L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) lance un appel aux autorités, en particulier le président de la République et le chef du gouvernement, à “assumer leurs responsabilités juridiques et politiques et à prendre au sérieux les assassinats politiques afin de faire la lumière, déterminer les responsabilités et demander des comptes aux coupables, quel que soit leur rang politique”.
Dans une déclaration publiée vendredi 19 octobre au terme de la réunion de son Comité directeur élargi et de l’examen des données révélées par le Collectif de défense dans le dossier de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, l’Association dénonce “le silence suspect les institutions de la présidence de la République et la présidence du gouvernement sur ces faits dangereux malgré les précédentes promesses électorales de divulguer pleinement la réalité des assassinats dans le pays”.
Elle condamne également “la mollesse de l’Assemblée des représentants du peuple à demander des explications aux ministres de l’Intérieur et de la Justice sur ces faits et sur leur impact sur la sécurité nationale”.
L’ATFD appelle aussi le pouvoir judiciaire à “reconsidérer sérieusement toutes les péripéties de cette affaire et à l’exposer à l’opinion publique avec un engagement en faveur de la neutralité, de la transparence et de l’exclusion totale de toutes pressions politiques”.
Elle lance enfin un appel aux “forces démocratiques, civiles et syndicales à faire preuve de vigilance et d’agir sous forme de coalition civile élargie pour prêter main forte au collectif de défense”.
Les membres du Collectif de défense dans les affaires d’assassinat de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi avaient accusé début octobre Ennahdha d’avoir constitué une organisation secrète en rapport avec les assassinats politiques dirigée par Mustapha Khedher. Ce dernier détient, selon ledit collectif, des documents relatifs à l’assassinat des deux hommes politiques. Ces accusations ont été catégoriquement rejetées par ce mouvement.