L’accès des citoyens aux soins pourrait être négativement impacté par l’ouverture du secteur des médicaments, prévue par l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre l’UE et la Tunisie.
“Les dispositions de protection intellectuelle prévues par l’accord sont inquiétantes dans la mesure où elles favoriseraient les multinationales européennes face aux génériques. Ces mesures posent également un problème en termes d’accès aux soins pour les citoyens, bien qu’il soit rappelé que les médicaments sont généralement peu chers en Tunisie”, prévient le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), dans une étude sur “les perceptions de l’accord de libre échange complet et approfondi (ALECA)”, publiée vendredi 19 octobre 2018.
“Lorsqu’un médicament tombe dans le domaine public, les entreprises de génériques peuvent le reproduire et le proposer à un prix inférieur. Or, l’ALECA compte permettre aux créateurs des médicaments de bénéficier de rallongement de leurs brevets, qui leur allouent un monopole pour vingt ans déjà”, explique l’étude.
“D’autres mesures, dont le non accès aux données avant la tombée dans le domaine public du brevet, vont dans le même sens”. Les auteurs de l’étude proposent, à cet effet, de “faire de la Tunisie un espace favorable à la recherche et aux expériences cliniques” en favorisant l’échange du savoir-faire et du progrès technologique.
Toutefois, “un meilleur accès au marché européen pour les entreprises tunisiennes serait une évolution positive, car de nombreuses barrières subsistent aujourd’hui, comme l’impossibilité de vendre directement un médicament en France”.
Doit-on pour autant conclure que l’ALECA menace l’accès des Tunisiens aux soins de santé? Si l’on se réfère à cette étude du FTDES, la réponse est oui. Mais cette question n’est pas trop hâtive?
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