Le rapport sur le plan de relance 2019-2020 qui comprend 100 mesures horizontales et sectorielles pour une relance à deux dimensions (croissance et emploi/inclusion sociale et régionale) a été présenté, samedi 20 octobre 2018, par le Conseil d’Analyses Economiques (CAE).
Parmi les 100 mesures du rapport exposé, à l’occasion de la cinquième réunion plénière du conseil, figure huit mesures qui concernent la loi de finances 2019.
Le CAE rendra public le plan de relance qu’il a présenté au chef du gouvernement et le soumettra au débat lors d’une table ronde qu’il organisera au cours du mois de novembre 2018.
Le Conseil s’est ainsi félicité de la réceptivité du gouvernement par rapport à ses propositions pour la loi de finances 2019 qui ont été retenues, en tout ou partie: moratoire sur la fiscalité des entreprises, taux d’imposition unifié de 13,5% (le CAE a proposé 10%) sur les secteurs on shore et offshore, création de la Banque des régions, dégrèvement fiscal pour le secteur touristique (le CAE a proposé de l’étendre au secteur industriel), réduction des taxes sur les énergies renouvelables (le CAE a proposé de réduire également les taxes sur les containers et sur les TIC).
Le Conseil a fait savoir qu’il a aussi, et en complément à la loi de finances 2019, recommandé de promulguer, au cours du 1er trimestre 2019, une loi sur la relance économique qui comprendrait la trentaine de mesures à caractère législatif du plan de relance, les autres mesures proposées (près de 70 mesures) revêtant un caractère réglementaire ou relevant de programmes d’action à mettre en œuvre.
Ces mesures de relance concernent notamment l’amélioration du climat des affaires, la loi sur l’investissement, l’entrepreneuriat, le développement régional, la microfinance, le capital investissement, la politique monétaire, ainsi que des mesures sectorielles, les dispositions sur l’urgence économique et des propositions pour un nouveau contrat social.
Ce plan de relance permettrait de pérenniser les prémices de reprise enregistrées par la Tunisie en 2018, et de faire face aux fragilités persistantes depuis 2011. Celles-ci concernent notamment l’instabilité politique et les tensions sociales, un taux d’investissement très bas (18% contre 25% auparavant), une ouverture non maîtrisée des importations, la quasi suppression des incitations aux secteurs productifs.
Ces fragilités conduisent à doper l’économie parallèle, à creuser le déficit commercial, et à un véritable danger de désindustrialisation de la Tunisie, d’où l’impératif de relance pour pérenniser et “booster” cette reprise.
Ce plan de relance œuvrera à la préservation et au développement de la principale richesse de la Tunisie, à savoir des milliers d’entreprises productives de niveau international et de centaines de milliers de compétences qu’elles recèlent.
Le conseil d’analyses économiques a noté que le coût des mesures proposées sera tout à fait compatible avec les contraintes budgétaires, ce coût pouvant être compensé par les effets induits de ces mesures en termes de croissance et de réduction de l’informel.
Le Conseil d’Analyses Economiques a, en outre, présenté les conditions de réussite et de mise en œuvre de ce plan de relance sur une base participative impliquant l’ensemble des partenaires. Il préconise, à cet effet, d’organiser un dialogue national socio-économique appuyé par un comité d’experts chargé de faciliter les débats autour de ce programme de relance.