L’expérience de la création artistique, les caractéristiques de l’adaptation cinématographique de la littérature nationale et mondiale, tels sont les principaux sujets abordés, mardi 23 octobre, à la Cinémathèque Tunisienne, dans un débat autour de la relation entre la Littérature et le Cinéma, organisé à l’occasion de la Foire Nationale du Livre Tunisien tenue à la Cité de la Culture et qui se poursuit jusqu’au 28 octobre 2018.
Lors de cette rencontre, animée par le directeur de la cinémathèque, Hichem Ben Ammar, les intervenants ont tenu à soulever la question de l’adaptation de la littérature dans le cinéma tunisien.
Dans son intervention, l’académicien Ahmed Gasmi a évoqué les caractéristiques esthétiques et la question d’adaptation du “Collier de la Colombe” d’Ibn Hazm dans le film de Nacer Khémir produit en 1991 “le collier perdu de la Colombe”.
Le directeur de la cinémathèque Hichem Ben Ammar a quant à lui soulevé la problématique de l’adaptation de la littérature dans le cinéma tunisien en mentionnant le peu d’adaptation de littérature nationale ou mondiale dans le cinéma tunisien, signalant à ce propos “la question du droit d’auteur dans l’adaptation cinématographique”.
Pour sa part, l’académicien et critique de cinéma, Kamel Ben Ouanès, a estimé que le manque d’adaptation de la littérature dans le cinéma tunisien est du au peu d’intérêt accordé à la lecture et la littérature chez le public tunisien. Ce manque d’intérêt résulte aussi selon Ben Ouanès au choix délibéré du réalisateur tunisien à puiser dans sa propre expérience.
Dans une démarche exhaustive, Ben Ouanès a passé en revue les principales adaptations de la littérature dans le cinéma tunisien, évoquant à ce sujet l’adaptation dans les années 70 des œuvres de Ali Douagi ou encore de Béchir Khraief.
De son côté, la romancière et scénariste Sonia Shamkhi a livré un témoignage personnel et intime de son rapport avec l’écriture romanesque ou cinématographique, mettant l’accent sur le pouvoir créatif de l’écriture. Elle estime à ce propos que l’écriture “relève une vérité sensible à travers l’esthétique du beau et bouleverse l’ordre établi pour inventer un devenir meilleur”.