En ce mois d’octobre, le trajet vers Siliana commence à annoncer ses couleurs et le voyage vers cette zone du Nord-Ouest en partance de Tunis, s’avère aussi agréable qu’intéressant.
Durant cette période des pluies et des premières notes de fraîcheur, la vue sur les deux extrémités de la route est fascinante. Un paysage paradisiaque donnant sur les vastes plaines verdoyantes et les monts de Bargou et Djebel Sarj enveloppés de brumes de nuages, annonçant des chutes de pluies pour la nuit qui ne tardaient pas à venir.
Premier constat pour le visiteur, un chantier à perte de vue s’offre au regard qui s’étend sur tout le chemin vers Siliana, en partance d’El Fahs. Vers 16h était la visite programmée pour l’équipe de journalistes à l’agence TAP en mission d’une semaine à Siliana, sur le site des deux grands chantiers sur la GP4, la route reliant Siliana à El Fahs, du gouvernorat de Zaghouan.
Douraid Monser, directeur régional de l’équipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire nous accompagnait. Ce jeune et dynamique responsable s’attardait sur le moindre détail financier et technique du projet dont l’exécution se fait à des écarts entre les deux chantiers visités.
GP4, un premier lot fin prêt en janvier 2019
Cet investissement public de taille permet de revenir sur le cadre officiel d’un projet réalisé en vertu d’un accord de prêt signé en 2015, entre la Tunisie et la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (Bird). Le but étant de cofinancer le projet de modernisation des corridors de transport routier dans les gouvernorats de Sousse, Kairouan, Zaghouan et Siliana.
La composante relative à Siliana comporte le doublement de la GP4 sur 65 Kms entre El Fahs et Siliana dont 38 km de routes relevant du gouvernorat de Siliana. La première partie de la visite partait du 4ème lot (22km) du projet. Un projet divisé en 4 lots dont deux concernent Zaghouan. A notre arrivée sur le second chantier du Lot 3 (16 KM) du projet, la pluie commençait à s’abattre. Les débuts des travaux sur ce projet avaient débuté en janvier 2017 moyennant des financements de l’ordre de 70 Milliards. Les travaux sur le lot 4 sont à 65 %c bouclés avec un deadline fixé à janvier 2019 pour le parachèvement total de cette tranche allant d’ oued El Kodia Essafra jusqu’aux frontières de la ville de Siliana.
Contraintes, indemnisations et souci de qualité
Le lot 3 reliant Sidi Amara, aux frontières de Bargou et El Fahs accuse un retard qui avoisine les 35 pc, d’après les estimations de Douraid Moncer.
Sur la GP4, les travaux avancent à un rythme lent sur certaines parties de la route. Et pour raison, une contrainte au niveau de la conduite principale,- qui alimente Siliana en eau potable-, dont l’emplacement est au milieu de la chaussée. A cela, s’ajoute l’état fragile de la conduite datant du début de 20ème siècle qui ne supporte pas le moindre choc.
Le directeur régional explique qu’ ” une déviation sur 10 KM est en cours et coûterait près de 6 milliards de dépenses”. La résolution de cette contrainte se fait avec les directions concernées de la Société nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (Sonede), apprend-on auprès de lui.
Il rappelle que dans les projets routiers, généralement les contraintes se rapportent aux aspects techniques, financiers et la déviation du circuit de raccordement d’eau et d’assainissement, d’alimentation en électricité et du réseau téléphonique.
Pour l’état foncier des domaines par lesquels passe le projet routier, l’indemnisation se fait selon les dispositions juridiques en vigueur et tiennent en compte de plusieurs éléments dont l’évaluation de ce qui existait sur et dans le domaine exproprié (mobilier, usine, plantations..) et la superficie du terrain en question.
Un expert en topographie et cadastre et un expert assermenté en évalue la valeur du terrain et celle de l’insémination qui ne dépasserait pas les 10 pc de la valeur globale du projet.Le responsable régional affirme que les dossiers d’indemnisation sont parvenus aux bureaux des responsables du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, sans pour autant que les propriétaires concernés ne soient déjà indemnisés”.
Dans l’exécution des travaux, le directeur régional évoque un souci majeur au niveau de la qualité. Des bureaux d’études et d’assistance technique sont chargés de faire le suivi des travaux et les équipes engagés pour chaque lot de projet (nombre d’ingénieurs, impacts environnementaux…).
Un travail qui se fait en coordination avec des laboratoires spécialisés du Cetec (Centre D’essai et des Techniques de Construction) pour des échantillonnages sur la qualité de terre et matériaux de construction.
Tout un processus habituel dans ce genre de projet de travaux publics est pris en compte car comme il l’a déjà mentionné ce jeune responsable “plus le contrôle est serré plus le résultat final du projet est meilleur”.
Des équipes d’inspection sont souvent dépêchées sur place afin d’éviter d’éventuelles fraudes qui menacerait la sécurité des usagers et par conséquent la pérennité de ces constructions réalisées par un financement dont l’Etat assumera le paiement de la dette sur une période de 34 ans.