“L’Union européenne a retiré la Tunisie des listes noires, dont notamment la liste noire des pays tiers à haut risque de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme“. C’est ce qu’a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, jeudi 25 octobre 2018, à l’issue d’une séance de travail qu’il a eue au palais de Carthage avec le président de la République, Béji Caïd Essebsi.
Lors d’un point de presse qu’il a tenu conjointement avec le chef de l’Etat tunisien, à l’issue de la séance de travail, Junker a précisé que “la Tunisie figure maintenant sur les listes grises”.
“Actuellement, nous sommes en train d’examiner avec les autorités tunisiennes les réformes et mesures nécessaires à même de permettre de retirer la Tunisie définitivement de ces listes grises” a-t-il expliqué.
Pour le dossier de la migration, Junker a souligné que les relations entre l’Europe et l’Afrique du Nord ne peuvent pas se résumer aux problèmes migratoires. “En effet, j’ai toujours été en faveur de la mise en place d’un système de migration régulière”, a-t-il proposé.
Selon lui, la Tunisie et l’Union européenne peuvent faire de “grandes choses” ensemble. “Nous allons essayer d’accroître le nombre des Tunisiens dans le cadre du programme d’échange Erasmus qui permet aux jeunes tunisiens et européens de parler ensemble et d’échanger les idées”, a-t-il souligné.
De son côté, Béji Caïd Essebsi a réitéré son appel à l’Union européenne pour réviser le classement de la Tunisie dans des listes noires, compte tenu des réformes qu’elle a engagées pour améliorer sa situation économique et sociale dans le pays.
“La Tunisie fait toujours face à des défis économiques et sociaux, malgré les réformes structurelles entamées depuis la Révolution”, a-t-il souligné.
Selon le chef de l’Etat, “la séance de travail a permis de dresser un état des lieux de la coopération tuniso-européenne et d’examiner les perspectives de son développement”.
“Nous voulons renforcer la coopération bilatérale dans tous les secteurs dans l’intérêt des deux parties”, a-t-il souligné, mettant l’accent sur l’importance du renforcement de la cadence des échanges entre la Tunisie et l’Union européenne, de manière à hisser les relations de partenariat entre les deux parties à des paliers supérieurs.
La rencontre a également permis d’examiner les moyens de renforcer la stabilité et la sécurité dans le pays ainsi que le dossier de la migration irrégulière, a indiqué Caïd Essebsi.
A ce propos, le président de la République a affirmé que la Tunisie est toujours disposée à dialoguer avec ses amis européens en vue de trouver des solutions efficaces à ce problème commun.
Il a également souligné la nécessité de renforcer la mise en œuvre de l’accord de partenariat pour la jeunesse signé à Bruxelles en 2016 entre la Tunisie et l’UE, de manière à doter la jeunesse tunisienne de meilleures opportunités de travail, de mobilité et d’étude dans l’espace européen.
Quatre accords de financement d’un montant global de 270 millions d’euros ont été signés entre la Tunisie et l’Union Européenne, à l’issue de la séance de travail.
Ces accords prévoient le financement de quatre programmes, en l’occurrence le programme sur la compétitivité des entreprises et les exportations, le programme d’appui à la réforme de la justice (PARJ), le programme d’appui à la transition énergétique et le programme d’appui à la réforme fiscale, à l’inclusion financière et à l’économie sociale et solidaire.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker effectue les 25 et 26 octobre une visite officielle en Tunisie, à l’invitation du président de la République, Béji Caïd Essebsi.
Selon un communiqué rendu public mercredi par la présidence de la République, cette visite vient réaffirmer la volonté de la Tunisie et de l’Union européenne de renforcer le partenariat stratégique, d’en élargir les domaines et de poursuivre les concertations au sujet des questions d’intérêt commun.
Junker aura également des entretiens avec le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur, et le chef du gouvernement, Youssef Chahed.