800 participants du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne (Sénégal, Cameroun, Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Tchad), de l’Europe (France et Allemagne) et du Canada, se trouvent, ce vendredi 26 octobre, à Tabarka pour assister au 38ème congrès national de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaires couplé au 2ème congrès des sociétés africaines de cardiologie.
L’insuffisance cardiaque aiguë, les mécanismes physiopathologiques par l’imagerie cardiaque à la thérapeutique la plus moderne et l’importance du sel dans la prévention du risque cardiovasculaire seront discutés pendant deux journées avec à la fin des recommandations pour améliorer l’espérance de vie des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque.
«Ce que les gens ne savent pas, c’est que 50% des patients dont le pronostic d’insuffisance cardiaque est sévère décèdent dans les 5 ans qui suivent le diagnostic. Cette maladie figure parmi les pathologies cardiaques les plus coûteuses. Ce congrès sera l’occasion pour nous de proposer des prises en charge moins coûteuses», nous a déclaré Pr Faouzi Addad, président de la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire et l’un des maîtres de la cardiologie interventionnelle en Tunisie.
Avec ALINEA Santé et Prévoyance, Pr Addad compte avec son équipe offrir des solutions pour une prise en charge des patients atteints d’insuffisance cardiaque à travers un diagnostic précoce et un meilleur traitement.
Les Tunisiens atteints de cette grave maladie ne peuvent malheureusement pas profiter de nouveaux médicaments lesquels ne sont pas disponibles sur le marché national et qui doivent, par conséquent, être importés, d’où l’importance du partenariat entre la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire et les Assurances ALINEA.
Malgré les avancées de la Tunisie en médecine et en pharmacie, notre pays n’est pas doté à ce jour de centres d’innovations thérapeutiques. «La Tunisie est un petit marché et, par conséquent, il n’intéresse pas les grands laboratoires pharmaceutiques. Un centre d’innovation thérapeutique exige d’énormes investissements».
De ce fait, notre communauté scientifique se bat avec les moyens du bord. Et à l’occasion du Congrès dont l’ouverture officielle sera assurée par Youssef Chahed, chef du gouvernement, ainsi que Pr Sonia Ben Cheikh, secrétaire d’Etat à la Santé publique, on annoncera la fabrication du premier prototype 100% tunisien de la balance intelligente pour les insuffisants cardiaques dans le cadre des projets d’e-santé.
Il s’agit d’un appareil connecté soit le fruit d’un partenariat entre la STCCCV et CONECT Intech, la start-up Elibot spécialisée dans le domaine de l’industrie 4.0.
Cette balance permettra de détecter et d’alerter précocement les poussées de décompensation chez les insuffisants cardiaques.
La STCCCV a par ailleurs eu gain de cause dans sa bataille contre la présence excessive du sel dans le pain dans notre pays. Le Programme de généralisation de la réduction du sel dans le pain lancé à Tunis, lundi 22 octobre et dont l’accord a été signé entre les ministres de la Santé et du Commerce, couronne tous les efforts déployés par la STCCCV pour réduire les risques d’une consommation excessive du sel sur la santé.
Mardi 23 octobre, Pr Addad commentait ainsi la signature de cet accord: «Nous sommes fiers d’avoir été derrière la réactivation de l’expérience de Bizerte qui date de 2014. La réunion d’hier est le couronnement de tous les efforts de la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire pour qu’enfin le pain soit moins salé. Malgré le fait que nous n’avons pas été invités, nos objectifs ont finalement été atteints et c’est l’essentiel. Le combat contre le sel continu et ce n’est qu’une victoire».
Une humilité digne d’un grand cardiologue pour lequel la médecine ne consiste pas en la recherche de gloires mais à soulager des personnes qui souffrent du mal qui les ronge et à protéger les autres d’en être atteintes.
Amel Belhadj Ali