En nette augmentation par rapport à la même période de 2017, les mouvements sociaux annoncent, peut-être, une fin d’année plutôt troublée.
La rentrée sociale et politique 2018 plus tendue que celle de l’année écoulée ? C’est du moins ce qui ressort du rapport pour septembre 2018 de l’Observatoire social tunisien (OST), relavant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Durant ce mois, le nombre de mouvements sociaux s’est élevé à 591 (93%) dont 547 collectifs et 10 (7%) individuels. Dix gouvernorats s’y taillent la part du lion. Kairouan arrive en tête (125), suivi de loin par Gafsa (61), Sidi Bouzid (60), Sousse (49), Sfax (37), Nabeul (35), Kasserine (28), Ariana (21), Tunis (19) et Jendouba (18).
Kairouan arrive également en pole position pour les protestations instantanées (37) et spontanées (46). Respectivement, il devance Sfax et Sousse (15), Sidi Bouzid (12) et Ariana (11), dans le premier cas, Sidi Bouzid (33), Médenine (19), Gafsa (18), Tunis (16), Kasserine et Sousse (14) et Sfax (13), dans le second.
S’ils sont moins nombreux qu’à la même période de 2016 (674), les mouvements de protestation collectifs (547) sont largement supérieurs à ceux de septembre 2017 (370). Partout, ces mouvements visaient tous à protester, mais le motif des récriminations différait d’une région à une autre : état des infrastructures, pénurie d’eau, retards dans les travaux de maintenance dans certains établissements d’enseignement, manque de moyens de transport scolaire, ou de cadre éducatif et de gardiens.
Comme d’habitude, rappelle le rapport, les défaillances en matière d’infrastructures ont été mises à nues par les précipitations torrentielles ayant provoqué des inondations dans différentes zones du gouvernorat de Nabeul, Gafsa et Sidi Bouzid.
Les mouvements de suicide et de tentative de suicide, ensuite. Sur les 34 cas enregistrés en septembre 2018, 13 l’ont été à Gafsa –champion en la matière, du moins durant le mois écoulé-, 11 à Nabeul, 4 à Kairouan, 3 à Nabeul et 2 Monastir. Neuf gouvernorats (Tozeur, Ben Arous, Bizerte, Tunis, Médenine, Tataouine, Kasserine, Sidi Bouzid et Jendouba) n’ont eu à déplorer chacun qu’un seul suicide ou tentative de suicide. Qui en majorité ont été enregistrés en majorité (55%) dans la tranche d’âge des 16-35 ans.
Durant le mois de septembre 2018, note le rapport, «les violences sexuelles, les violences criminelles et les violences impulsives ont constitué les principaux actes violents relevés».
Cette forme de violence a été notamment constatée dans les gouvernorats de Sousse et de Kairouan.
L’OST met également en exergue le fait que «la violence sexuelle s’étend contre le genre masculin dans le cadre de règlements de comptes ce qui signifie que ce type de violence devient une forme de punition entre rivaux».
La violence criminelle, enfin. Elle se manifeste à l’occasion de tentative de cambriolage et de braquage et a souvent recours à des armes blanches.
Synthèse de M.M.