La première édition des Rencontres internationales du film anti-corruption (RIFAC) s’est ouverte lundi 29 octobre en fin d’après midi à la cité de la culture. Il s’agit de la première manifestation en son genre en Afrique et dans le monde arabe.
Se poursuivant jusqu’au 1er novembre, cet événement est organisé par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) en partenariat avec l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) et avec le soutien du ministère des Affaires culturelles, du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) et du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Ce festival se propose d’utiliser le cinéma en tant que véhicule de réflexion et de débat critique sur le phénomène anti-corruption. L’objectif étant de sensibiliser le grand public à agir, au quotidien, pour combattre la corruption.
La cérémonie d’ouverture qui a été marquée par le projection du film iranien “Un homme intègre” de Mohammad Rasoulof, s’est déroulée en présence des ministres de la Culture, Mohamed Zinelabidine, des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, de l’Equipement, Mohamed Salah Arfaoui, ainsi que du président de l’INLUCC, Chawki Tabib, et de l’ambassadeur de la Corée du Sud en Tunisie, Cho Koo Rae.
Dans son allocution d’ouverture, Chawki Tabib a fait savoir que l’idée de lancer ces rencontres procède de la conviction de l’Instance que les élites du pays jouent un rôle crucial dans le combat de la corruption et doivent de la sorte adhérer aux efforts déployés dans ce sens pour changer le comportement général adopté par les différentes catégories sociales.
Le choix du cinéma et de l’image n’est pas arbitraire, a-t-il noté car “nous vivons à une époque où ces outils de changement jouent un rôle essentiel dans la détection de la corruption en la mettant à nu”.
Il a, dans ce sens, rappelé la convention signée avec le ministère des affaires culturelles le 30 janvier 2017 en vue d’instaurer la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.
De son côté, l’ambassadeur coréen a fait part de la volonté de son pays de renforcer les relations de coopération et d’amitié entre les deux pays notamment en matière de lutte contre la corruption et l’instauration de la bonne gouvernance.
“Nous soutenons les rencontres internationales du film anti-corruption qui constituent l’un de nos projets de sensibilisation pour appuyer les efforts de la Tunisie dans ce domaine”, a mentionné le diplomate.
Cette première édition, présidée par le cinéaste tunisien Brahim Letaief, enregistre la participation de plus de 400 films en provenance de 18 pays.
Le festival est ouvert aux courts métrages, qu’ils soient de fiction, documentaires ou d’animation réalisés après le 31 janvier 2016 et d’une durée maximale de 15 minutes. Il est également ouvert aux reportages journalistiques d’investigation traitant de la problématique de la lutte contre la corruption.
La compétition des courts métrages comporte 19 films dont 5 de la Tunisie. La compétition des films d’investigation est marquée par la participation de 7 films qui sont tous tunisiens. Le jury courts métrages et films d’investigation réunit l’actrice Fatma Ben Saidane, le journaliste et membre du SNJT Zied Dabbar et le journaliste et critique de cinéma marocain Ahmed Boughaba.
11 projets de films tunisiens seront en lice pour le prix du meilleur scénario. Le jury “Bourse aux scénarios” réunit l’avocate et universitaire Dorra Fazai, le réalisateur et producteur tunisien Ridha Tlili et l’acteur, réalisateur et scénariste franco-tunisien Kamel Cherif.
Il est à noter que ce festival ambitionne de bien s’ancrer dans le paysage culturel et cinématographique tunisien en devenant un rendez-vous annuel visant à instaurer selon Chawki Tabib la culture qui criminalise toutes les formes de corruption à travers la création de canaux d’échange entre cette expérience récente dans le domaine de la lutte contre la corruption et les expériences des autres pays.
Le but étant d’inciter les cinéastes dont notamment les amateurs et les journalistes également à mettre en priorité le sujet de la lutte contre la corruption dans leurs futurs travaux.