Ayant réuni plus de 200 journalistes femmes de 54 pays africains dont la Tunisie, la deuxième édition du Forum des femmes journalistes d’Afrique “Les Panafricaines”, initié par le groupe 2M et portée par Radio 2M du Maroc, a traité durant trois jours (25-27 octobre 2018) à Casablanca d’une thématique forte, “Migrations africaines : une chance pour le continent, une responsabilité pour les médias”.
Les Panafricaines ont entamé leur forum le jeudi 25 octobre avec une visite au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, où elles ont pu rencontrer Nasser Bourita, le chef de la diplomatie chérifienne.
Cette réunion-débat s’est tenue quelques semaines avant l’adoption du Pacte Mondial pour les Migrations, prévue lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres des Nations unies le 10 décembre prochain à Marrakech et où sera lancé le futur Observatoire Africain des Migrations.
Nasser Bourita a profité de cette rencontre pour souligner les enjeux continentaux des questions migratoires, et la nécessité pour les pays africains de coordonner leurs actions. “Il faut que l’Afrique présente une vision lucide sur ces questions migratoires, et la responsabilité première revient aux pays africains eux-mêmes. Une concertation sous-régionale et continentale doit avoir lieu”.
Privilégier une information structurée qui ne se contente pas de communiquer mais aussi de mobiliser
La session d’ouverture officielle du Forum, qui s’est déroulée le vendredi 26 octobre en présence de représentants d’organisations internationales et des médias marocains et internationaux, a été consacrée à la problématique du traitement journalistique des questions migratoires comme thème central de l’événement.
Dans son mot d’ouverture, Salim Cheikh, directeur général de 2M, a exprimé son souhait d’assurer “un traitement plus juste et plus équitable de la question migratoire”, tout en formant le vœu que “la voix de l’Afrique sur cette question soit portée par nous, les Africains”.
Présent également lors de la session d’ouverture, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a encouragé les Panafricaines à privilégier une “information structurée qui ne se contente pas de communiquer mais aussi de mobiliser, qui ne se contente pas d’appeler au changement mais aussi de le provoquer, de l’accompagner, et parfois même de le précéder”.
Cette deuxième édition a été marquée par un grand débat sous le thème “D’une rive à l’autre, pour un regard juste sur les migrants”.
Modéré par Samira Sitaïl, directrice générale adjointe en charge de l’information et des magazines à 2M, le débat a abordé la distorsion dont souffre l’image des migrants ainsi que les rôles et perspectives médiatiques sur la question migratoire.
Les sept ateliers organisés dans le cadre de cette édition ont été l’occasion de présenter un plaidoyer en faveur de la thématique que les Panafricaines ont choisi de porter. Accompagnés de projections de vidéos-témoins, ces plaidoyers ont permis de mettre en avant les différentes pistes d’action à privilégier par les participantes du Forum.
La migration féminine en tête des priorités pour l’année, avec 22% des suffrages
“Les Panafricaines” ont, à la fin des travaux, procédé à un vote électronique afin de hiérarchiser les priorités du plan d’action 2018-2019. Ce vote a permis de placer la migration féminine en tête des priorités pour l’année, avec 22% des suffrages.
La problématique du traitement journalistique de la question migratoire a été la deuxième thématique la plus plébiscitée (18%), suivie, ex-aequo, de l’importance de disposer de données fiables et du thème des mineurs en errance, avec 16% des voix.
Le thème de la migration climatique a, quant à lui, retenu 14% des votes, suivi de la problématique des migrations intra-africaines (13%).
Une fois les priorités d’action définies, la restitution du septième et dernier atelier, consacré aux structures et modèle organisationnel du réseau “Les Panafricaines” a permis d’expliquer le système de fonctionnement qu’adoptera le réseau des femmes journalistes d’Afrique. La structuration de l’organisation du réseau Les Panafricaines permettra de contribuer au renforcement des capacités de ses membres.
Ainsi, un comité de suivi, un comité de pilotage ainsi qu’un conseil des sages permettront de structurer l’action des Panafricaines. La nouvelle organisation mise en place lors de cette 2ème édition assurera la pérennisation de l’action des Panafricaines.
L’organisation, qui n’a cessé de croître depuis sa genèse, espère ainsi inclure davantage de médias et de journalistes, notamment à travers un système de parrainage.
Pour rappel, le Forum des femmes journalistes d’Afrique nourrit l’ambition de contribuer à un éveil citoyen sur la responsabilité des médias et leur rôle dans la construction d’une opinion au sein des sociétés africaines dans le but de déconstruire les mythes et de rétablir la vérité sur les multiples enjeux et les différentes facettes de la migration africaine.