Le secteur des dattes sera confronté à un défi majeur à l’horizon 2025 -cette date coïncidant avec le mois de Ramadan en hiver (date de démarrage des exportations), en dépit des prévisions indiquant une hausse record de la production à 350 mille tonnes, selon les professionnels.
Ce défi est l’une des problématiques que le secteur connaît, ont indiqué plusieurs producteurs et exportateurs, en marge d’une table ronde tenue jeudi 1er novembre au siège de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) sur “les difficultés du secteur de la production des dattes et les perspectives de son évolution”.
Le directeur général du Groupement interprofessionnel des fruits (GIF), Mohamed Ali Jendoubi, a souligné que “la Tunisie perdra son avantage préférentiel sur le marché de l’exportation à l’horizon de 2025″, en raison de la forte concurrence de l’Algérie qui produit les mêmes variétés de dattes avec la même qualité.
En effet, l’Algérie dispose de dépôts conditionnés pour le stockage et peut continuer à exporter mais l’arrivée du mois de Ramadan en hiver ouvre la voie à la concurrence car il ne sera pas tenu compte de l’avantage préférentiel qu’offrent les dépôts conditionnés dont la Tunisie dispose.
Jendoubi estime donc nécessaire de mettre en application la stratégie de développement de la filière des dattes et de renforcer les mécanismes d’export pour faire face à une concurrence accrue de la part des pays voisins, dont l’Algérie.
Le plan marocain visant à atteindre l’autosuffisance en dattes à l’horizon 2025, constitue également un défi supplémentaire face à la filière tunisienne des dattes, étant donné que le Maroc est, actuellement, le premier importateur de dattes tunisiennes.
Il a également évoqué d’autres problèmes dont les difficultés de transport des dattes, les maladies du palmier (dessèchement apical des palmes…), la pénurie de moustiquaires de protection des régimes de dattes, la faiblesse du taux d’intégration des agriculteurs dans les coopératives, la montée des coûts…
Les participants à cette rencontre ont aussi épinglé le problème lié à la non-régularisation de la situation de milliers d’hectares de terres dédiées à la production des dattes.
Selon les données du GIF, ces terres ” anarchiques ” se situent essentiellement dans le gouvernorat de Kébili et s’étendent sur une superficie de près de 26 mille hectares. Elles contribuent à raison de 70% dans la production mais ne bénéficient pas des avantages accordés par l’Etat, notamment en matière d’irrigation.