Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie a tenu sa réunion périodique le 31 octobre 2018 et a examiné les différents points inscrits à son ordre du jour. Au début de ses travaux, le Conseil a passé en revue les évolutions de la conjoncture économique, financière et monétaire, les données récentes sur la situation économique, le déroulement des transactions sur les marchés monétaire et des changes ; ainsi que la situation de la liquidité et l’activité du secteur bancaire.
À cet égard, le Conseil a noté en particulier la persistance des tensions sur l’équilibre du secteur extérieur au vue de l’aggravation du déficit courant qui a atteint 8,2% du PIB au cours des neuf premiers mois de cette année, contre 7,8% une année auparavant suite à un élargissement du déficit de la balance commerciale de 23,5%, et ce en dépit d’une amélioration des recettes touristiques et des revenus du travail, soit 47,1% et 12,3%, respectivement.
Cette situation a eu des répercussions négatives sur le niveau des avoirs en devises et par conséquent sur le taux de change du dinar, qui continue de se déprécier face aux principales devises étrangères, notamment le dollar américain et l’euro.
Le Conseil a également noté la persistance des pressions inflationnistes malgré une légère diminution de la hausse de l’indice des prix à la consommation au terme du mois de septembre 2018, soit 7,4% en glissement annuel, contre 7,5% en août dernier.
D’autre part, et en ce qui concerne le suivi des activités de la Banque Centrale de Tunisie, le Conseil a examiné les conditions opérationnelles relatives à la création d’un nouveau guichet permettant aux banques de refinancer les crédits d’investissement.
Le Conseil a aussi pris note des objectifs et des principaux éléments du projet de circulaire de la Banque centrale de Tunisie sur la création d’une nouvelle norme prudentielle pour les crédits et dépôts, ainsi qu’une circulaire sur les dispositifs de contrôle interne pour la gestion des risques relatifs au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.
Après discussions et délibérations sur les points susmentionnés, le Conseil a exprimé de nouveau sa préoccupation face à la persistance de la situation vulnérable du secteur extérieur, soulignant la nécessité de poursuivre la coordination avec les différentes parties concernées afin de trouver des solutions urgentes pour limiter la détérioration continue du déficit courant, qui affecte le niveau des avoirs nets en devises et dont le financement devient dépendant de l’endettement extérieur, et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.