Le coup d’envoi du projet européen “PHINDaccess” a été donné, lundi 5 novembre à Tunis, et durera trois ans. Il vise à promouvoir la recherche en sciences “omiques” à l’Institut Pasteur de Tunis et à le positionner comme centre d’excellence dans le domaine de l’analyse et de l’exploitation des données omiques appliquées à l’étude des maladies infectieuses et des interactions Hôte-Pathogène.
Financé à hauteur de 3 millions de dinars par la commission européenne, ce projet s’inscrit dans le cadre du programme H2020 auquel la Tunisie a adhéré depuis 2016, a souligné Hechmi Louzir, directeur général de l’Institut Pasteur dans une déclaration aux médias en marge de la conférence de lancement.
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Selon la même source, le projet prévoit des sessions de formation, des stages et des missions d’expertise pour l’échange de bonnes pratiques mais également des actions de dissémination scientifique et il est réalisé en partenariat avec quatre centres européens de renommée internationale à savoir l’Institut Pasteur de Paris en France, l’Institut Max Planck de génétique moléculaire et l’Institut Robert Koch en Allemagne ainsi que le centre de régulation génomique en Espagne.
“PHINDaccess devrait permettre de mettre à jour les régulateurs des interactions hôte-pathogène pour identifier des biomarqueurs présumés, de nouvelles cibles thérapeutiques ou de candidats vaccins”, a ajouté Hechmi Louzir.
Il a, en outre, signalé que le projet PHINDaccess vise à renforcer les compétences des chercheurs de l’Institut Pasteur, à doter l’institution d’un environnement hautement performant dans le domaine de la bioinformatique et de faire de l’institut un centre de référence régional dans la recherche et l’innovation des sciences omiques.
De son côté, Khalil Laamiri, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a souligné que la Tunisie dispose de grandes compétences dans le domaine de la recherche mais le défi est de traduire le savoir en résultats à travers l’usage des nouvelles technologies.
Laamiri a souligné l’importance de la bio-informatique et du développement de l’analyse des données dans le domaine de la recherche médicale et dans la découverte de nouveaux vaccins et de nouveaux médicaments.
Dans ce contexte, il a mis l’accent sur l’importance de renforcer davantage le budget de la recherche et de simplifier toutes les procédures administratives pour passer à des niveaux d’excellence, faisant remarquer que l’adhésion de la Tunisie au programme européen H2020 a permis au pays de bénéficier d’importants financements et d’opportunités de partenariat avec des centres de recherche de renommée internationale.
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Pour sa part, Anis Klouz, directeur de la recherche médicale au ministère de la Santé, a souligné qu’il s’agit du premier projet de collaboration entrant dans le programme européenne H2020.
“C’est une concrétisation d’un long travail fait par l’Institut Pasteur, cette institution de recherche et de santé publique qui rend service à la population tunisienne à travers les soins qu’elle offre et améliore le savoir à travers la recherche et la valorisation des données scientifiques liées à la santé ce qui permet de promouvoir la santé publique et de développer des centres d’excellence”, a-t-il dit.
Il a précisé qu’il existe en Tunisie et dans les structures publiques d’excellentes opportunités de recherche et d’innovation avec les meilleures institutions de recherche mondiales.
Le responsable a, en outre, signalé qu’actuellement la recherche en santé produit 40% de la publication nationale dans tous les domaines sachant que la Tunisie est la première en Afrique au niveau des publications dans les meilleurs journaux internationaux.
Anis Klouz a ajouté que les maladies non transmissibles et la recherche clinique médicamenteuse sont parmi les axes prioritaires de la recherche médicale en Tunisie.
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