Voici une chronologie des principaux remaniements ministériels opérés par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, depuis le vote de confiance à son cabinet par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le 26 août 2016.
20 août 2016
Le chef du gouvernement désigné, Youssef Chahed, présente au président de la République la composition du gouvernement d’unité nationale.
Le 26 août 2016, l’Assemblée du peuple accorde sa confiance au gouvernement de Youssef Chahed 1.
25 février 2017
Youssef Chahed décide de remanier le gouvernement. Il nomme Abdellatif Hamam, secrétaire d’Etat au Commerce, Ahmed Adhoum, ministre des Affaires religieuses, et Khalil Ghariani, ministre des Affaires publiques et de la Gouvernance.
Le 2 mars 2017, Khalil Ghariani se désiste du portefeuille du ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance. Le chef du gouvernement décide alors de supprimer ce ministère et son rattachement ainsi que ses structures et institutions à la présidence du gouvernement.
Le 16 mars 2017, l’Assemblée des représentants du peuple accorde sa confiance aux deux nouveaux membres du gouvernement, Ahmed Adhoum et Abdellatif Hamam.
30 avril 2017
Les ministres de l’Education, Néji Jalloul, et des Finances, Lamia Zribi, sont relevés de leurs fonctions.
Slim Khalbous et Fadhel Abdelkafi, respectivement ministres de l’Enseignement supérieur et du Développement, sont chargés d’assurer l’intérim de l’Education (pour le premier) et les Finances (pour le second).
Dans une déclaration publiée le 22 mars 2017, le bureau exécutif élargi de l’Union générale tunisienne du travail avait appelé le chef du gouvernement de trouver une alternative à la tête du ministère de l’Education, imputant à Néji Jalloul la responsabilité de la détérioration de la situation de l’éducation.
18 août 2017
Démission du ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale et ministre des Finances par intérim, Fadhel Abdelkafi.
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, accepte la démission de Abdelkafi pour pouvoir comparaître devant la justice le 4 septembre 2017 dans une affaire engagée contre lui par la Direction générale de la douane et liée aux opérations financières de la société qu’il représente légalement.
6 septembre 2017
Le chef du gouvernement annonce un remaniement ministériel impliquant 13 ministres et 7 secrétaires d’Etat. (Gouvernement Chahed II)
18 novembre 2017
Le chef du gouvernement procède à un remaniement ministériel, nommant Imed Hammami au poste de ministre de la Santé, et Slim Feriani à l’Industrie et aux Petites et moyennes entreprises.
L’ARP accorde le 24 novembre sa confiance aux deux nouveaux ministres.
18 décembre 2017
Le chef du gouvernement rejette la demande de démission par les membres du gouvernement du parti Afek Tounes et décide de les maintenir au gouvernement d’union nationale.
Le 16 décembre 2017, à l’issue de son assemblée nationale, le parti Afek Tunis décide de se dissocier du Document de Carthage et d’inviter ses représentants au gouvernement à se retirer de leurs postes.
6 janvier 2018
Le Parti Afek Tounes décide de se retirer du document de Carthage, justifiant sa position par “l’échec de la politique de consensus entre Nidaa Tounes et Ennahdha, consensus qui a vidé le Document de Carthage de son contenu et a causé la dégradation des conditions économiques et sociales supportées par le citoyen tunisien”.
Le 18 janvier 2018, le mouvement Machrouu Tounes annonce son retrait du Document de Carthage et de son soutien au gouvernement d’union nationale, exigeant qu’il soit changé et qu’un gouvernement de technocrates non concernées par les prochaines élections soit formé.
28 mai 2018
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, décide de suspendre les discussions sur le “Document de Carthage 2”, qui a été lancé le 13 mai 2018, en raison de positions divergentes sur le point 64 du document portant sur le remaniement du du gouvernement.
Le 29 mai 2018, Youssef Chahed accuse, dans une allocution télévisée, les dirigeants actuels du parti Nidaa Tounes, dirigé par Hafedh Caid Essebsi et ses collaborateurs, d’avoir “détruit le parti et poussé un grand nombre de militants honnêtes et compétents à le quitter”.
Le chef du gouvernement confirme qu’il ne s’accroche pas à son poste et ne fuit pas la responsabilité qui lui incombe de protéger le pays et d’assurer la sécurité et la stabilité. “Quiconque croit que le renversement du gouvernement mettra fin à la guerre contre la corruption se fait des illusions”, a-t-il souligné.
6 juin 2018
Le chef du gouvernement décide de démettre de ses fonctions le ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, et de designer le ministre de la Justice, Ghazi Jribi, au poste de ministre de l’Intérieur par intérim.
Le 14 juillet 2018, Lotfi Brahem nie les allégations l’impliquant dans la préparation d’un coup d’Etat en Tunisie en coordination avec les services de renseignement des Emirats arabes unis et confirme poursuivre en justice le journaliste français Nicolas Beau et le responsable du bureau de la chaîne qatari “Al Jazeera” en Tunisie, pour l’avoir accusé de préparer un coup d’Etat.
Le 25 juin 2018, le porte-parole officiel du gouvernement, Iyad Dahmani, déclare que la décision de renvoyer Brahem est motivée par le naufrage du bateau de migration irrégulière sur l’île de Kerkennah le 3 juin 2018.
Le ministre de la Justice et ministre de l’Intérieur par intérim, Ghazi Jribi, dément l’existence de preuves matérielles ou de données relatives à la réunion du ministre de l’Intérieur avec un chef des services de renseignement étranger.
14 juillet 2018
Le ministre des Relations avec instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia, démissionne de ses fonctions.
15 juillet 2018
“Si la situation perdure, Youssef Chahed est tenu de démissionner ou de se présenter devant le Parlement et solliciter un vote de confiance”, déclarera le président de la République, Béji Caïd Essebsi, dans une interview accordée à la radio Mosaïque Fm et à la chaîne de télévision Nessma.
24 juillet 2018
Le Premier ministre Youssef Chahed nomme Hichem Fourati au poste de ministre de l’Intérieur.
Le 28 juillet 2018, l’Assemblée du peuple accorde sa confiance au ministre de l’Intérieur proposé par 148 voix pour, 13 voix contre et 8 abstentions.
31 août 2018
Le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Khaled Gaddour, le secrétaire d’Etat aux Mines, Hachem Hmidi, le directeur général des combustibles, le PDG de la Société tunisienne des activités pétrolières et le directeur général des affaires juridiques au ministère de l’Energie, sont démis de leurs fonctions. Les services du ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables sont rattachés au ministère de l’Industrie, et ce suite à l’octroi à un investisseur tunisien du privilège de prospection du pétrole sur les côtes de Monastir avec un permis ayant expiré depuis 2009.
Il décide également de constituer un comité d’experts à la tête du gouvernement chargé de restructurer le ministère et de revoir la gouvernance du secteur de l’énergie et de charger la commission de contrôle des services publics et l’instance de contrôle public des finances d’ouvrir une enquête approfondie au sein du ministère.