«Etat des lieux des industries culturelles et créatives en Tunisie : un potentiel à amorcer». C’est l’intitulé de l’étude que vient de réaliser la BIAT dont la présentation a eu lieu mardi 6 novembre 2018 au siège de la banque à Tunis devant plusieurs représentants de médias.
Pour élaborer cette étude, le management de la banque a fait appel à l’expert tunisien Ahmed Amine Azouzi, spécialiste des questions des médias et des industries culturelles.
L’étude vise à mieux cerner le secteur culturel, à évaluer son potentiel de développement et à identifier les axes et actions à mettre en place.
L’élaboration de cette étude a nécessité une trentaine d’entretiens menés avec des acteurs économiques, culturels, publics, locaux et internationaux qui ont livré leurs observations du fonctionnement du secteur créatif ainsi que leurs visions des potentiels et des freins économiques, précise un document de la BIAT.
L’analyse des statistiques disponibles est venue compléter ces entretiens avec un travail de benchmarking de pays aux configurations comparables à la Tunisie.
Que révèle cette étude ?
Par son aspect global (technique, économique, social) et sa vision, l’étude de la BIAT est à même de constituer une sorte d’agenda pour le développement de notre industrie culturelle.
En effet, l’étude démontre, preuves à l’appui, que les industries culturelles et créatives sont un secteur potentiellement porteur en Tunisie. Cependant, ses potentialités demeurent peu exploitées :
- Plusieurs projets culturels réalisés ont démontré l’intérêt que porte le public aux biens et services créatifs. La demande est bien réelle mais reste latente, d’où la nécessité de l’activer, notamment dans les régions.
- L’industrie culturelle et créative tunisienne est portée par des talents et des créatifs de grande qualité. Toutefois, l’accès aux produits culturels et créatifs n’est pas toujours simple et l’information sur l’offre n’est pas toujours disponible. Aussi, les avantages qu’offre le canal digital ne sont pas pleinement saisis pour promouvoir et distribuer les biens créatifs.
- L’Etat l’a été et demeure encore aujourd’hui le premier investisseur et garant de la culture et de la créativité en Tunisie. Ce rôle nécessiterait une actualisation pour prendre en compte les évolutions économiques, technologiques et sociétales. L’Etat gagnerait à jouer davantage le rôle de régulateur et de facilitateur à travers la révision du cadre juridique et administratif et du système de subvention.
- L’investissement privé est nécessaire pour la redynamisation de l’économie créative tunisienne. Aujourd’hui, le manque de données et l’incompréhension des spécificités du secteur créatif limitent la confiance que peut avoir un investisseur privé. Plusieurs approches peuvent être considérées pour permettre aux privés de jouer le rôle d’investisseur et de mécène dont nous pouvons citer la diversification des revenus à travers la combinaison de plusieurs activités, la diversification des portefeuilles d’investissements créatifs etc.
Rôle de la BIAT dans le développement des industries culturelles et créatives
Au vu de cette étude, la BIAT a pris les devants pour contribuer à la définition et à la mise en œuvre des actions nécessaires à l’accompagnement de ce secteur, considéré comme un levier de croissance économique pour la Tunisie. Plusieurs actions ont d’ores et déjà été entreprises.
Tout d’abord, le lancement en juillet 2018 d’une offre dédiée au secteur du cinéma dans un objectif d’apporter aux producteurs un accompagnement sur mesure. Concrètement, l’offre de la BIAT s’articule autour de trois véhicules de financement : Un crédit d’accompagnement à la trésorerie à court terme, un crédit d’investissement à hauteur de 10% du budget global du film avec un plafond de 150.000 dinars et une formule de prise de participation dans le film à hauteur de 10% du coût global plafonnée à 50.000 dinars.
La BIAT a également parrainé plusieurs initiatives culturelles notamment celles qui contribuent à la démocratisation de la culture, à l’instar de la première édition du festival du cinéma méditerranéen Manarat. L’objectif est d’amorcer l’offre et de permettre aux tunisiens d’avoir un accès facile et souvent gratuit aux œuvres culturelles locales et régionales.
Pour sa part, la Fondation BIAT pour la jeunesse s’apprête à lancer un projet destiné à soutenir l’émergence des industries culturelles et créatives en Tunisie. Le projet vise à identifier, soutenir et accompagner les meilleures initiatives créatives, permettant ainsi de contribuer activement au développement de ce secteur à fort potentiel.
Pour rappel, la Fondation BIAT pour la jeunesse s’est donné pour principale mission la promotion de la jeunesse tunisienne à travers une quinzaine de projets concrets. A ce jour, plus de 35 mille jeunes tunisiens profitent de ses actions.
La BIAT s’est traditionnellement dotée de moyens pour explorer et comprendre les enjeux économiques des différents secteurs économiques en Tunisie. La connaissance des différents aspects du marché local et des potentialités sectorielles lui permettent de jouer pleinement son rôle dans le développement de l’économie nationale en tant qu’acteur financier et national majeur.
Maintenant reste à savoir si la première banque privée du pays réussira à embarquer dans ses wagons le secteur financier tunisien afin de révolutionner l’industrie culturelle et créative en Tunisie. Gageons que ce sera le cas!
A propos de la BIAT
Banque universelle, acteur de référence en Tunisie, la BIAT constitue aujourd’hui un groupe bancaire solide avec ses filiales dans les domaines de l’assurance, de la gestion d’actifs, du capital-investissement, de l’intermédiation boursière et du conseil.
Implantée sur tout le territoire, la BIAT compte 203 agences à travers toute la Tunisie. Près de 2.200 collaborateurs travaillent au service de tous ses clients : particuliers, professionnels, PME, grandes entreprises et institutionnels.
Très attentive à sa responsabilité sociétale, la BIAT a traduit son positionnement citoyen par de nombreux engagements. La création de la Fondation BIAT pour la jeunesse tunisienne, au printemps 2014, en est emblématique et ancre cet engagement de façon pérenne.