Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, aurait dû présenter un nouveau programme de réformes, avant de remanier le gouvernement, a souligné l’économiste et universitaire Ridha Chkoundali.
Chahed a annoncé, hier, mardi, un remaniement ministériel touchant 13 portefeuilles ministériels et cinq secrétaires d’Etat, un remaniement contesté par le président de la République Béji Caid Essebsi et qu’il a qualifié de précipité et de mise devant le fait accompli, selon la déclaration de la porte-parole de la présidence de la République, Saïda Garrach.
Les portefeuilles ministériels à caractère économique se taillent la part du lion dans ce remaniement (10 ministres et secrétaires d’Etat). Ils concernent les secteurs de l’Environnement et des Affaires locales, les Domaines de l’Etat, le Tourisme, le Transport, l’Equipement, l’Industrie et le Commerce, auquel vient s’ajouter un nouveau ministère pour l’économie sociale et solidaire.
Chkoundali a estimé que le gouvernement de Chahed, composé hier, pourrait rencontrer plusieurs difficultés dont le grand poids de l’UGTT qui n’a pas participé aux négociations pour sa formation.
Un gouvernement de stabilité et non de réformes
Ridha Chkoundali a indiqué que le chef du gouvernement Youssef Chahed devrait présenter un nouveau programme du gouvernement comportant plusieurs points relatifs à la réduction de la détérioration du dinar, l’aggravation du déficit de la balance commerciale ainsi que la prise de mesures permettant de limiter la hausse des prix et la réduction de l’endettement.
“On a des noms et pas des programmes ou pas de réformes pour trouver des solutions à la situation actuelle du pays”, a ajouté l’expert.
Il a ajouté que “nous avons prévu un remaniement dans les politiques gouvernementales intérieures”, précisant que Chahed aurait dû annoncer l’attachement du gouvernement au 63 points figurant dans l’accord de Carthage 2, qui est un engagement de la part de plusieurs partis et organisations professionnelles.
En contrepartie, il a considéré que le Chef du gouvernement a lancé un message positif aux investisseurs étrangers, mettant fin aux tiraillements politiques, en aboutissant à la stabilité, dont ont besoin les investisseurs.
Selon lui, le message retenu est que ce remaniement ne permettra pas de réaliser des réformes, mais contribuera à l’instauration de la de la stabilité jusqu’à l’organisation des élections présidentielles et législatives prévues à la fin de l’année prochaine.