“La Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE), opérationnelle en début de cette année 2018, a procédé, jusqu’à ce jour, à dix opérations de financement d’une valeur de 43 millions de dollars (environ 125 millions de dinars)”. C’est ce qu’a a indiqué le directeur général de la BMICE, Noureddine Zekri, dans une interview à l’agence TAP.
Il a précisé que la BMICE œuvre à surmonter les obstacles qui entravent la création d’une zone économique commune, au Maghreb Arabe, et à développer les échanges commerciaux entre les pays maghrébins, qui demeurent “très faibles”.
Quel rôle joue la BMICE et quelle est sa politique financière?
Noureddine Zekri: La BMICE joue un rôle en matière de développement, par l’impulsion de l’investissement et du commerce dans la région maghrébine. Elle propose, actuellement, trois à quatre produits de financement direct des grands projets d’intérêt commun:
- des projets à capital maghrébin mixte,
- des projets de production, basés dans un pays maghrébin et exportant vers un autre pays e la région,
- des projets maghrébins qui utilisent des matières premières, des techniques ou des technologies importées d’un autre pays de l’UMA.
En ce qui concerne les microprojets, des lignes de financement ont été mises à la disposition des banques dans la région du Maghreb arabe. C’est le cas de quatre banques mauritaniennes, lesquelles financent les microprojets dans leur pays.
Le capital de BMICE s’élève à 150 millions de dollars (436 millions de dinars tunisiens). La première tranche (un quart du capital d’une valeur de 37,5 millions de dollars (109 millions de dinars tunisiens) a été libérée en 2015, alors que le deuxième quart a été libéré durant la période 2017-2018. En 2019, le troisième quart sera libéré, et le dernier quart le sera en 2020.
Quel est le nombre de projets qui ont été financés par la BMICE ?
Nous avons réalisé, jusqu’à ce jour, dix opérations de financement d’une valeur de 43 millions de dollars, laquelle est considérée comme importante, vu que cette banque est la première du genre dans la région maghrébine, et qu’elle ambitionne de surmonter les obstacles qui entravent la création d’une zone économique commune, dans le Maghreb Arabe, et développer les échanges commerciaux entre les pays maghrébins, qui demeurent “très faibles”.
Selon certaines études, les échanges intramaghrébins ne dépassent pas 3% de l’ensemble des échanges mondiaux, alors que ce pourcentage avoisine les 20% dans d’autres régions africaines.
Pourriez-vous nous donniez quelques exemples de sociétés maghrébines que vous avez financées ?
La BMICE a effectué sa première opération de prêt à hauteur de 10 millions de dollars en faveur de la STEG (en Tunisie, NDLR). Elle s’inscrit dans le cadre d’un financement global de 120 millions de dollars impliquant un pool de bailleurs dont la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), membre du Groupe de la Banque islamique de développement (BID). Ce financement est destiné à l’importation d’hydrocarbures à partir de l’Algérie.
La banque a aussi financé une filiale tunisienne de la société algérienne “Condor”, et signé des accords de crédits avec des banques mauritaniennes pour impulser la dynamique du commerce intramaghrébin.