Les chefs d’Etat et de gouvernement qui participaient, dimanche 11 novembre 2018, au Forum de Paris sur la Paix, ont salué, dans une déclaration conjointe, le travail de la Commission internationale indépendante sur l’information et la démocratie qui a présenté, à cette occasion, le résultat de ses travaux.

Créée à l’initiative de Reporters Sans Frontières (RSF), cette commission propose, dans sa déclaration rendue publique le 5 novembre 2018, que l’espace mondial de l’information et de la communication soit considéré comme un bien commun de l’humanité, dans lequel doivent être garantis la liberté, le pluralisme et l’intégrité des informations.

Elle souligne que les acteurs en position de structurer cet espace global ont des responsabilités, notamment en matière de neutralité politique et idéologique, de pluralisme et de redevabilité.

Outre la garantie du droit à une information indépendante et plurielle, cette initiative appelle également à reconnaître que les individus ont droit à une information fiable, condition indispensable pour qu’ils se forgent librement une opinion et participent valablement au débat démocratique

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont exprimé leur inquiétude face à la fragilisation du journalisme professionnel et au développement de la désinformation massive en ligne, qui perturbent le fonctionnement des démocraties.

Ils se sont dit préoccupés par la permanence dans de nombreux pays du contrôle politique sur la presse ou de l’asservissement de l’information à des intérêts particuliers.

S’inspirant des principes énoncés par cette déclaration, les chefs d’Etat et de gouvernement d’Allemagne, Burkina Faso, Canada, Corée du Sud, Costa Rica, Danemark, France, Lettonie, Liban, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Sénégal, Suisse et Tunisie ont donc décidé de former une coalition pour l’information et la démocratie.

A travers cette coalition, ils réitéreront leur engagement en faveur de la liberté d’opinion et d’expression et définiront les objectifs à suivre pour en garantir l’exercice dans le contexte technologique et politique du 21ème siècle, lit-on dans le texte de la Déclaration.

L’organisation non-gouvernementale RSF a lancé cette initiative 70 ans après que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté à Paris la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

L’objectif ultime de l’initiative est d’obtenir un engagement international d’Etats, d’entreprises privées et de représentants de la société civile.

L’ONG vise à lancer un processus politique à l’initiative de plusieurs dirigeants de pays démocratiques sur la base de la déclaration qui sera rédigée pour aboutir à un “Pacte international pour l’information et la démocratie”.