“Le défi énergétique sera parmi les principales priorités nationales pour les prochains mois et années à venir”, a affirmé, lundi 12 novembre, le chef du gouvernement, Youssef Chahed.
Il a ajouté, dans une allocution qu’il a prononcée lors d’une séance plénière consacrée au vote de confiance pour la nouvelle formation gouvernementale, que le programme du gouvernement pour la prochaine période sera axé sur deux principaux objectif.
Le premier, c’est la réalisation dans les plus brefs délais des projets des énergies renouvelables bloqués depuis des années.
“Il est illogique que la production de l’énergie solaire et éolienne du pays soit en dessous de 2%, alors que la Tunisie connaît 300 jours d’ensoleillement par an”, a-t-il souligné.
Les projets de l’énergie renouvelable (dont une partie démarrera début 2019) vont permettre de produire mille mégawatts d’énergies renouvelables, a fait savoir Chahed, précisant que l’objectif recherché est d’établir le taux de production de l’électricité, à partir des énergies renouvelables, aux environs de 30%.
Quant au deuxième objectif, il vise, détaille le chef du gouvernement, à maîtriser la consommation énergétique. Il rappellera que son gouvernement a préparé un programme cohérent pour rationaliser la consommation des bouteilles de gaz domestique GPL (gaz de pétrole liquéfié), et ce à travers l’intensification des contrôles, à partir de cette année, des circuits de distribution et de l’utilisation domestique ou autres utilisations.
Dans ce cadre, il a indiqué que le programme du gouvernement prévoit, en outre, le démarrage effectif du programme d’audit énergétique de 350 municipalités et la réalisation du programme de l’isolation thermique des habitations individuelles au profit de 65 mille logements, au cours des cinq prochaines années, pour le coût de 320 millions de dinars (MDT), afin de réaliser une économie d’énergie estimée à 25 mille tonnes équivalent pétrole (TEP)/an.
Le chef du gouvernement a mis en exergue l’importance de ces projets dans la réduction du déficit énergétique, surtout pour les grands équilibres de l’économie nationale.
Par ailleurs, il estime qu’une partie des difficultés économiques de la Tunisie sont “exogènes” provenant de l’aggravation du déficit énergétique, en raison de l’augmentation des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux.
“Au niveau structurel, la Tunisie est devenue un pays importateur d’énergie, et la hausse des prix du pétrole est un lourd fardeau pour l’économie nationale, d’autant que l’augmentation d’un dollar du prix du baril coûte à l’Etat 120 millions de dinars”, regrette Chahed.
Il a rappelé que la Tunisie a connu, en 2018, un choc pétrolier, lorsque le prix du baril de pétrole est passé de 54 dollars, en 2017, à 74 dollars en 2018 (une différence de 20 dollars), soit 2,4 milliards de dinars supplémentaires dans le budget de l’Etat. “Mais nous avons, malgré cela, réussi à maintenir le taux du déficit au niveau des taux programmés”.