Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, estime que “l’obstruction” du processus politique en Libye et l’envie de se positionner et de faire prévaloir les intérêts régionaux et internationaux au détriment des intérêts du peuple libyen ont eu de graves conséquences et sur la Libye et sur les pays du voisinage, en particulier la Tunisie.
Le chef de l’Etat tunisien, qui s’exprimait à Palerme (Italie), lors de la Conférence internationale sur la Libye, a insisté sur l’importance de coordonner les efforts de tous les intervenants dans le cadre de l’entente politique et du plan onusien, seul cadre de référence pour la légalité internationale.
Le but est de parvenir à des points de vue plus rapprochés et à un message unique pour aider les antagonistes libyens et les encourager à adopter la voie du dialogue et du consensus.
Caïd Essebsi invite toutes les parties à tenir compte du caractère difficile et délicat de la conjoncture que traverse la Libye, exhortant les Libyens à instaurer le dialogue, à placer l’intérêt de leur patrie au dessus de toute autre considération et à respecter la légitimité internationale, seul cadre menant à la solution politique escomptée.
Il a exposé la vision de la Tunisie sur le règlement politique global en Libye qui repose sur l’importance de garantir la sécurité et la stabilité de ce pays et d’assurer au peuple libyen une vie digne, sans aucune ingérence dans ses affaires internes.
Il s’agit, aussi, a-t-il ajouté, de se tenir à égale distance de tous les antagonistes libyens.
Le président tunisien rappellera, dans ce sens, l’initiative tunisienne lancée en décembre 2016 (devenue ensuite tripartite : Tunisie, Algérie et Egypte) dont l’objectif essentiel est de rapprocher les différentes factions libyennes, sans exclusion aucune, et les encourager à parvenir au consensus dans le cadre d’un dialogue national rassembleur.
Après avoir réaffirmé que la sécurité de la Libye dépend de la sécurité de la Tunisie, Caïd Essebsi a soutenu que la solution politique globale et l’instauration d’un Etat démocratique, capable de s’imposer sur l’ensemble du territoire libyen est une question étroitement liée à la sécurité nationale de la Tunisie qui, a-t-il relevé, n’a jamais fermé ses frontières avec la Libye.
Il s’est dit confiant quant à la disposition de la communauté internationale à contribuer à la relance du dialogue entre les parties libyennes et à les aider à réaliser les aspirations du peuple libyen pour que la Libye puisse retrouver sa place en tant que pays stable et prospère contribuant à la stabilité de toute la région.
A noter que Béji Caïd Essebsi participe, les 12 et 13 courant à Palerme, à la Conférence internationale sur la Libye qui se tient sous la présidence de Guiseppe Conte, président du Conseil italien, et en présence des représentants des pays concernés par la crise libyenne, des principales institutions libyennes, de la Ligue des Etats arabes, de l’Union Africaine et de l’Union européenne.
Cette conférence se tient sous le parrainage des Nations unies.