L’Union régionale de l’agriculture et de la pêche à Médenine a organisé, mercredi 14 novembre, une rencontre autour de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA).
A cette occasion, les agriculteurs des gouvernorats de Médenine, Gabès et Tataouine rejettent, avant même sa signature, cet accord, car, estiment-ils, “il constitue une menace pour l’agriculture et la main-d’oeuvre et les produits compte tenu de leur situation et leurs conditions qui divergent avec celles des agriculteurs européens”. Autrement dit, ils n’en veulent pas.
Pour eux, la signature de l’ALECA par le gouvernement signifiera “l’arrêt de mort pour plusieurs produits agricoles tunisiens et affectera l’agriculteur, l’ensemble du secteur ainsi que le consommateur”.
Mais convaincu que la Tunisie signera cet accord, Mohammed Sakrafi, le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche, demande au gouvernement que la profession soit associée au dialogue avec la partie européenne, mais également d’ouvrir un dialogue social tunisien approfondi. Ce dialogue permettra d’étudier ce qui peut être préparé pour assurer aux paysans tunisiens les conditions de concurrence avec l’Union européenne.
Abdelkhalek Al Ajlani, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) chargé de la coopération internationale, des exportations, des partenariats et du commerce extérieur, réaffirme lui aussi l’opposition de l’UTAP à l’ALECA, y compris des axes concernant l’agriculture, dont le volet sur l’agriculture, la propriété intellectuelle et la sécurité alimentaire.
Selon lui, le secteur agricole n’est pas préparé pour la signature d’un tel accord qu’il juge “inégal” et qui exposera certains secteurs à des dangers (lait, pommes de terre, légumes et arbres fruitiers entre autres).
A souligner que la rencontre de Médenine s’inscrit dans le cadre d’une série de séminaires régionaux organisés par l’UTAP dans le but de former les agriculteurs et de simplifier le contenu de l’ALECA et ses implications pour le secteur.
Il sera suivi d’une conférence de presse qui se tiendra au siège de l’UTAP le 4 décembre prochain pour exprimer la position finale sur la convention de l’ALECA et les actions à entreprendre dont des sit-in et le recours au Parlement pour défendre les intérêts des agriculteurs contre les risques éventuels de cet accord, a indiqué Abdelkhalek Ajlani.