Le conseil des gouverneurs des Banques centrales des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA), réuni samedi 17 courant à Tunis, a convenu de mettre en place un plan d’action basé sur 4 priorités: utilisation des nouvelles technologies financières et de la crypto-monnaie, inclusion financière, finance islamique, lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

C’est ce qu’a annoncé le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane El Abassi, lors d’une conférence de presse organisée au terme la 8ème réunion du Conseil des gouverneurs des banques centrales de l’UMA.

“Le travail en commun entre les pays du Maghreb arabe, permettra de gagner plus de temps, d’échanger les expériences, de fixer les priorités pour chacune des questions précitées et de limiter l’écart entre nos pays et les pays développés, a précisé de son côté, Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale du Maroc.

Les cinq gouverneurs des banques centrales ont été unanimes à affirmer que ce plan d’action constitue un point de départ efficace pour l’intégration des autorités monétaires des pays du Maghreb, en vue d’assurer la dynamique et le développement des économies de la région.

De son côté, le secrétaire général de l’UMA, Taieb Baccouche, a souligné le rôle que peut jouer l’Union en tant que pont, permettant de développer les échanges entre l’Afrique et l’Europe, sauf que la situation politique entrave cette ambition. Il a rappelé que l’UMA est absente depuis plus de 10 ans, des sommets africains.

Pour lui, le plan d’action est une bonne initiative, étant donné que la coordination entre les banques centrales permet d’avancer vers la complémentaire économique, qui est un pas vers l’intégration maghrébine.

Pour El Abassi, la mise en place du plan d’action vient en application des décisions prises, lors des réunions du Fonds monétaire arabe (FMA) et de la Banque mondiale (BM), pour réactiver ce conseil qui ne s’est pas réuni depuis 10 ans.

“L’application de ce plan sera progressive, dans l’objectif d’assurer l’intégration et le développement des économies des pays du Maghreb arabe et d’assurer des conditions de vie favorables aux peuples maghrébins”.

“Ce plan d’action sera appliqué dans le cadre du secrétariat général du conseil des gouverneurs des banques centrales des pays de l’UMA, dont la présidence a été attribuée à la BCT. Cette dernière assurera le suivi de ce plan à travers des commissions techniques ainsi que la coordination avec les banques centrales du Maghreb”, a-t-il précisé.

Le Conseil des gouverneurs des Banques centrales de l’UMA aura désormais une réunion par an dans un pays maghrébin. Il se tiendra aussi deux fois par an, concomitamment avec les réunions du printemps et de l’automne du FMI et de la BM, à Washington.

Le gouverneur de la BCT a souligné la nécessité pour l’union des 5 banques centrales, de développer davantage l’utilisation des TIC au profit du secteur financier. En effet, les instituts d’émission doivent avoir les moyens d’encadrer le travail des PME pour pouvoir suivre leur évolution.

S’agissant de l’inclusion financière, le gouverneur de la BCT a relevé qu’elle permet de distribuer les richesses de manière efficace, étant donné la mauvaise répartition des richesses créées, constatée actuellement, dans les pays de l’UMA.

En ce qui concerne la finance islamique, il a mis l’accent sur l’accroissement des demandes des opérateurs économiques pour développer ce mode de financement. La BCT a identifié, à cette fin, des solutions aux banques islamiques tunisiennes qui souffrent actuellement, de problèmes de liquidités pour assurer les opérations de refinancement.

A propos du 4ème point relatif à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, El Abassi a souligné qu’il s’agit d’éviter l’inscription sur la liste noire de l’Union européenne dans ce domaine.

La Tunisie a pu mettre en place des mécanismes, lui permettant de sortir de la liste noire, mais elle reste menacée d’un mauvais listing. C’est pourquoi, les pays de l’UMA sont appelés à travailler ensemble pour se défendre contre ces risques éventuels et échanger leurs expériences.