Le gaspillage alimentaire des familles tunisiennes s’élève à 572 Millions de Dinars (MD), par ans, soit 5% des dépenses alimentaires alors qu’en même temps 600 mille Tunisiens souffrent de mal nutrition (soit 4,9% de la population), a fait savoir le directeur général de l’Institut national de consommation, Tarek Ben Jazia.
Des familles tunisiennes dilapident 113 mille tonne de pain/an, d’une valeur de 100 MD. Le gaspillage de farine destinée à la fabrication du pain par les 3170 boulangeries classées a atteint en 2017, 686 mille tonnes, soit 10,4% des quantités de farine subventionnée.
Le gaspillage touche également, 11% des repas préparés dans les restaurants universitaires, soit l’équivalent de 3 MD/an, et 16% des repas dans les restaurants privés. Les grandes surfaces quant à elles, jettent l’équivalent de 2,8 MD/an de produits alimentaires dans les poubelles tandis que 12% des aliments préparés dans les hôtels sont jetés.
Le gaspillage constitue un sujet qui mérite d’être étudié et suivi d’autant que 68% des déchets domestiques sont organiques alors que 5% seulement de ces déchets sont recyclés, a ajouté Ben Jazia à l’agence TAP. Il a cité à titre d’exemple le pain, principal aliment gaspillé, dont l’enveloppe destinée à sa subvention dans le budget de l’Etat atteint 450 MD, alors que la Tunisie importe environ 80% de ses besoins en blé tendre, produit de base utilisé dans ce domaine, ce qui permet d’affirmer que l’équivalent de 4 galettes de pains sur 5 consommés dans le pays sont importés, selon ses propos .
A cet égard, un séminaire sur “le gaspillage alimentaire en Tunisie: le volume et les moyens de lutte” sera organisé par l’Institut National de la Consommation en collaboration de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), le 22 novembre 2018. Au programme de ce séminaire figure la présentation des résultats des études et travaux réalisées par l’INC sur le gaspillage alimentaire.
Ce séminaire intervient après la préparation de “la charte nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire”, à laquelle ont adhéré des structures professionnelles, des organisations nationales et des entreprises publiques, a précisé Ben Jazia.