“Le fonds des fonds qui servira au financement des entreprises innovantes démarrera en 2019, avec pas moins de 200 millions de dinars de capital”, selon Zied Laadhari, ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale.
Il sera créé en collaboration avec des institutions financières internationales et aidera à financer les entreprises innovantes dans le secteur des technologies et de l’économie en général, en difficultés de financement, a-t-il indiqué aux médias en marge de la troisième édition de la conférence annuelle de l’Association tunisienne des investisseurs en capital (ATIC) sur ” le capital investissement et le financement de l’innovation “, Laadhari a ajouté que ” Le système bancaire classique et les modes de financement classiques conventionnels ne peuvent pas assurer l’accompagnement optimal de la transformation globale de l’économie notamment par rapport à l’innovation “, a-t-il dit.
Une loi transversale qui concernera tous les secteurs et aura pour objectif de lever tous les obstacles entravant l’investissement, sera bientôt soumise au conseil des ministres pour approbation avant de le transmettre au parlement et ce, après la consultation de tous les intervenants.
“Cette nouvelle loi comportera 30 à 40 articles qui permettront de booster l’investissement dans tous les secteurs et au lieu d’attendre le changement de toutes les réglementations lourdes avec des centaines, voire des milliers d’articles, on va identifier directement les quelques dizaines d’articles qui sont les plus impactants pour les changer rapidement “, a-t-il expliqué.
De son côté, la BCT se penche actuellement, sur le développement de plusieurs projets basés sur l’utilisation des nouvelles technologies et qui ont pour objectif l’impulsion de l’investissement, l’inclusion financière, la modernisation des services et la promotion du secteur formel, a noté Marouane El Abassi, gouverneur de la banque centrale de Tunisie(BCT).
Parmi les chantiers en cours, le gouverneur a cité le développement du système de sécurité informatique (sandbox) et le paiement digital. Dans ce contexte, il a signalé qu’en collaboration avec la banque mondiale, un plan d’action sera mis en place en avril 2019, pour résoudre les problèmes de paiement en Tunisie et avec l’étranger.
Le capital investissement joue un rôle majeur dans le processus de développement économique et social de notre pays que ce soit en termes de création de richesse, du renforcement de entrepreneuriat ou de création d’emplois, a fait remarquer pour sa part, Mohamed Salah Frad, président de l’ATIC. Le capital investissement a enregistré des performances encourageantes en 2017 avec 232 opérations d’investissement approuvées contre 220 en 2016 pour une enveloppe globale d’environ 560 MDT (336 MDT en 2016), selon lui .
Les investissements réalisés en 2017, ont été de 421 MDT (en augmentation de 29% par rapport à 2016), avec des tickets moyens de 2,3 MDT qui ont profité à 184 entreprises et ont contribué à créer plus de 6.500 postes d’emplois. 64% de ces investissements ont été réalisés en capital développement, contre 36% pour le capital-risque et plus de la moitié ont été réalisés dans les régions.
La conférence constitue, une occasion pour faire un état des lieux de l’écosystème de l’innovation en Tunisie et du cadre juridique et réglementaire régissant l’innovation notamment après la promulgation du Start-Up Act, a précisé Frad.
“C’est aussi l’occasion de voir avec les experts quels sont les mécanisme de financement de l’innovation en Tunisie et dans d’autres pays et comment accompagner les start-ups dans leur développement local et international”, a-t-il signalé.
Créée dans le cadre de la loi 80-2003, l’ATIC est l’association professionnelle regroupant les principales structures du capital investissement actives en Tunisie (SICAR, les sociétés de gestion de FCPR et de fonds d’amorçage ainsi que les fonds de capital investissement). Elle compte à ce jour 47 membres.