Certaines entreprises publiques ont manifesté leur intérêt à adhérer à la certification ISO 37 001 (Systèmes de management anti-corruption) et d’autres ont commencé la mise en place de l’infrastructure nécessaire à l’adhésion à cette certification, a déclaré la responsable à l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI), Narjes Boudali Rezgui.
Lors d’un séminaire national tenu à Tunis sur le thème ” les systèmes de management Anti-corruption selon la norme ISO 37001″, Boudali a rappelé que la dynamique de sensibilisation des entreprises publiques et privées à l’importance de cette certification a déjà commencé en 2012, faisant savoir que la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) figure à la tête de liste des entreprises qui ont entamé l’adhésion à ladite norme.
L’ISO 37001 définit les exigences et fournit des préconisations pour l’établissement, la mise en œuvre, la tenue à jour et l’amélioration d’un système de management anti-corruption. Ce système peut être autonome ou intégré à un système de management global et permet de couvrir les risques de corruption par et à l’encontre d’un organisme ou de son personnel et les pots de vin offerts ou acceptés par une tierce partie, a-t-elle dit.
Boudali a ajouté que la certification ISO 37 001 ne remplacera pas les législations, précisant qu’il s’agit d’un mécanisme d’appui aux législations car elle est préventive afin d’assurer le respect des lois et déontologies.
La prévention anti-corruption via l’ISO 37 0001 favorise une bonne image de l’entreprise auprès de ses partenaires, bailleurs de fonds, fournisseurs, clients locaux et étrangers concernant la transparence des procédures au niveau de ladite entreprise.
Pour sa part, le directeur de la gouvernance à la STEG, Mohamed Ali Souilem a fait savoir que la direction générale de la STEG a déjà pris la décision d’adhérer à la certification ISO 37001 et s’est engagée à la mise en place de ladite certification.
La société couvre tout le territoire tunisien, compte 14 mille employés et travaille avec des centaines de sous traitants, des bailleurs de fonds internationaux d’où l’idée d’entamer le processus de mise en place de l’ISO 37001, a-t-il rappelé.
“L’objectif est de prévenir et combattre la corruption et d’assurer la protection des employés, les différents intervenants et clients de la STEG contre la corruption” a-t-il fait savoir, ajoutant que la mise en place de l’infrastructure nécessaire a déja démarré en plus de la sensibilisation des employés à la nécessité de l’adhésion aux systèmes de management anti-corruption.
Le consultant ISO (Organisation Internationale de la Normalisation), Sylvain Goize a souligné que l’ISO 37001 a été élaborée à cause de l’absence de normes internationales qui aident à concevoir, mettre en œuvre et évaluer le programme de lutte contre la corruption d’un organisme et de l’absence d’une directive à caractère international car la majorité des directives sont d’origine américaine ou européenne.
Il a rappelé qu’un comité composé de 59 pays et de 8 organisations a été établi en 2013 afin de travailler sur cette certification avant sa publication le 15 octobre 2016.
Il a ajouté que l’ISO 370001 comprend des mesures, des moyens de contrôle et des bonnes pratiques anti-corruption et peut s’appliquer dans les secteurs public, privé et à but non lucratif ainsi que les organismes et toutes industries et tailles confondues.
Pour assurer la pérennité des systèmes de management anti-corruption, il faut veiller au renforcement des valeurs basées sur une éthique forte amenant à un engagement anti-corruption clair et prévoir des dispositions de contrôle et de surveillance (contrôle financier, gestion de l’inadéquation des moyens, gestions des cadeaux et des dons et signalement des inquiétudes….)
Ce séminaire a été organisé par l’INNORPI, en collaboration avec l’ISO et l’Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement (SIDA).