“L’instauration d’un modèle de gouvernance basé sur le principe du gouvernement ouvert” Open’Gov n’est plus un choix, mais plutôt une nécessité imposée par les mutations socio-économiques”, a indiqué, jeudi, le ministre de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et des Politique publiques, Kamel Morjane.
“Dicté par le développement socio-économique et les réformes engagées par le pays, l’Open Gov représente un véritable défi qui vise à consolider les attributs de la stabilité politique et à pérenniser la démocratie”, a-t-il indiqué à l’ouverture d’un séminaire régional de deux jours sur le projet d’appui aux gouvernements ouverts francophones.
A ce propos, Morjane a souligné l’engagement de la Tunisie au cours de ces dernières années à entamer de grandes réformes pour instaurer un nouveau mode de gouvernance qui s’appuie sur les principes de l’Open Gov.
“Ce modèle de gouvernance tend à asseoir une administration à la fois performante et équitable au diapason des attentes des citoyens et des exigences de la compétitivité économique et de l’attractivité internationale”, a-t-il souligné, faisant remarquer que cette nouvelle approche trouve toute sa légitimité dans le texte de la Constitution tunisienne qui met en avant explicitement l’Open Gov et l’ensemble des principes qui le sous-tendent.
Par-dessus le contexte national qui a favorisé la mise en place de l’Open Gov, l’adhésion de la Tunisie en Janvier 2014 au Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) a nourri la volonté du pays d’opérer les réformes nécessaires dans ce domaine, a-t-il indiqué.
Inauguré en septembre 2011 par huit pays fondateurs (Afrique du Sud, Brésil, Etats-Unis, Indonésie, Mexique, Norvège, Philippines et Royaume-Uni), le Partenariat pour un gouvernement est une initiative multilatérale qui rassemble aujourd’hui 80 Etats membres, des collectivités territoriales ainsi que des ONG et représentants de la société civile qui agissent à travers le monde pour la transparence de l’action publique et l’innovation démocratique.
Le Plan d’action adopté par la Tunisie dans le cadre du Partenariat pour un gouvernement ouvert suppose un processus ouvert, inclusif et participatif, à travers la mise en place d’un cadre juridique solide et une série de lois visant à renforcer notamment l’accès à l’information, la transparence, la dénonciation et la lutte contre la corruption.
Dans le même contexte, la Tunisie a développé une plateforme électronique favorisant la transparence, l’ouverture des données publiques et la participation citoyenne, a-t-il indiqué. ” C’est ainsi que fut créé, tour à tour, les portails datagov.tn qui concerne surtout, la mise en ligne des consultations publiques “, a-t-il ajouté.
Selon la directrice à l’Unité de la direction électronique au ministère de la Fonction publique, Rim Garnaoui, la Tunisie a atteint le troisième plan d’action (2019 -2020) pour un gouvernement ouvert.
Ce troisième plan d’action permettra de concrétiser 13 projets pour une meilleure ouverture du gouvernement “, a-t-elle expliqué à l’agence TAP.
” Ces projets auront pour objectif notamment de faciliter la libre circulation des idées par la consécration du droit d’accès à l’information, d’instaurer la transparence et la bonne gouvernance financière, d’ouvrir les données relatives aux différents moyens de transport, de cartographier les données du ministère de la Défense et d’impliquer le citoyen dans l’élaboration des projets de Budget “, a-t-elle encore expliqué.
Présente à ces assises, Amélie Banzet, responsable du pôle gouvernement ouvert à la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat français, a estimé que l’instauration d’un système administratif ouvert passe impérativement par la mise en place d’un cadre légal adéquat qui permet d’institutionnaliser les pratiques d’un gouvernement ouvert, de créer des postes et de se doter d’un budget à cet effet.
Il s’agit également, selon elle, de développer une communauté inter-administration à travers la mise en place de points de contact dans toutes les administrations et les ministères et de collaborer avec des experts de la société civile pour jeter les fondements de l’administration ouverte.
Il est aussi question de doter l’administration des outils nécessaires pour favoriser son ouverture. Il ne suffit pas d’annoncer l’ouverture des données mais qu’il faut l’outiller pour atteindre les objectifs escomptés, a-t-elle dit.