Le gouvernement entamera, samedi, au cours d’une séance plénière à l’assemblée des représentants du peuple (ARP) la discussion du projet de budget de l’Etat et du projet de la loi de finances pour l’année 2019, sachant que les autorités œuvrent dans le cadre du budget économique de l’Etat pour l’année prochaine à atteindre un taux de croissance de 3,1%.
L’Etat s’attache ainsi à la reprise de l’économie et la maitrise graduelle des grands équilibres financiers du pays. Dans ce sens, il cible les secteurs d’activités économiques et sociales, partant de la restructuration de l’économie en passant par la promotion sociale à la lumière des impacts inattendus sur la réalité de l’économie nationale et internationale.
Les prévisions du gouvernement parues dans le projet du budget économique pour l’année 2019, ont été fixées sur la base des résultats attendus en 2018, qui montrent notamment que le taux de croissance s’établirait à la fin de l’année à 2,6%, en plus de l’évolution de la totalité des investissements de 8,3% et la régression du déficit commercial à 9,9% contre 10,2% en 2017.
Le modèle économique pour l’année 2019 renforce la croissance malgré les aléas
Pour l’exécutif, l’année 2019 sera une année “cruciale” pour la croissance en Tunisie afin de confirmer la reprise sectorielle, la récupération relative des secteurs d’extraction, le retour de la confiance des investisseurs, le renforcement de la politique active pour la création d’emplois, le soutien des efforts de l’exportation, la réduction du déficit budgétaire, la maitrise de l’inflation et l’accélération des réformes structurelles.
Le gouvernement s’est basé, lors de l’élaboration du budget économique pour l’exercice 2019, sur des pronostics indiquant une croissance mondiale variable selon les régions et une hausse des risques sur les perspectives économiques. La croissance de l’économie mondiale serait de 3,7% et il est prévu de voir la croissance s’établir à 1,9% dans la zone euro, premier partenaire de la Tunisie, une croissance accentuée par les ” tensions ” commerciales dans le monde.
Ces prévisions économiques ont poussé l’exécutif à fixer le budget de l’Etat à 40741 MD sur la base des hypothèses, notamment la quasi stabilité de la valeur ajoutée du secteur agricole (une production de 19 millions de quintaux de céréales en 2019, contre 14 millions de quintaux en 2018), ainsi que la croissance de la valeur ajoutée des industries manufacturières de 4,2%, de l’électricité et du gaz (23,3%) , des hydrocarbures (5,3%) et des services (4,1%), grâce à la reprise du tourisme.
Les autorités aspirent, également, à réaliser une croissance des investissements de 10,9% à prix courants pour s’établir à 21 708 millions de dinars, soit 18,6% du PIB. Il est, en outre, prévu la mobilisation de près de 3 230 millions de dinars au titre des investissement directs étrangers (IDE) contre 2 500 millions de dinars prévus en 2018.
De la restructuration de l’économie vers la réalisation du développement durable
L’Etat s’engage selon le document du budget économique, à moderniser les politiques économiques, à travers la réalisation de l’ensemble des projets pour impulser le secteur de l’agriculture, en développant la rentabilité des terres domaniales, la production de 800 mille tonnes de l’huile d’olive, outre l’injection d’investissements de l’ordre de 1700MD, l’amélioration de la compétitivité des entreprises par l’instauration de systèmes de qualité, et la conclusion de conventions pour la conformité aux normes européennes.
Le gouvernement ambitionne d’attrer 8 millions de touristes en 2018, sachant que 20 unités hôtelières seront opérationnelles et disposeront de 2000 lits, sans compter la construction de 5 villages artisanaux et l’adhésion de 2000 artisans par an au programme de mise à niveau.
Des réformes seront également engagées dans le secteur bancaire et financier afin de favoriser la croissance, et ce, à travers la réforme fiscale et la poursuite de la stratégie du Groupe d’Action Financière (GAFI) en termes de lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et l’éclaircissement de la question du secret bancaire.
Le gouvernement envisage la consolidation de la stabilité financière, le renforcement de l’inclusion financière, la restructuration des associations des microcrédits en vue de créer 24 nouvelles associations régionales, la publication de la loi portant sur l’amnistie des infractions de change et l’incitation des petites et moyennes entreprises à s’introduire en bourse.
Il s’agit également d’engager des réformes dans l’administration, la fonction publique, la gouvernance et la lutte contre la corruption via la facilitation de l’accès à l’information, la mise en place d’un système numérique d’accès à l’information, la suppression de la légalisation et des copies conformes des documents de certaines administrations publiques.
Le gouvernement compte également réviser le statut de la fonction publique, entreprendre la réforme des entreprises publiques et développer leur gouvernance, outre le développement des législations de l’économie numérique.
Il s’agit, par ailleurs, de mobiliser des financements dans le cadre de la coopération internationale au profit des programmes de développement régional et envisage d’allouer 50 Millions de Dinars au (MD) au fonds de démarrage et de fournir les financements nécessaires aux programmes spécifiques (développement des zones frontalières, développement intégré, développement de l’agriculture intégrée et le programme de réhabilitation des quartiers).
Le gouvernement vise aussi en 2019 le développement d’une agriculture durable via l’extension des périmètres irrigués, le suivi de l’activité du thon rouge, l’exécution du programme de transition énergétique et le développement de la gestion des eaux usées dans les zones rurales et les régions.
Le gouvernement compte, dans ce cadre, mobiliser 390 MD pour le secteur de l’assainissement, la dépollution du lac de Bizerte, le programme de dépollution du Golfe de Gabès et du bassin de Medjerda.