Le procureur de la République près le tribunal militaire permanent de première instance de Tunis a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire suite à la plainte déposée par l’un des avocats le secrétaire général de Nidaa Tounes, Slim Riahi. C’est le Procureur général de la direction de la justice militaire qui l’a déclaré dans la soirée de mardi 27 novembre.
De quoi s’agit-il? Selon cette plainte déposée vendredi 23 novembre, Slim Riahi accuse le chef du gouvernement et le directeur général de la garde présidentielle de “complot contre la sécurité intérieure de l’Etat”.
Selon un communiqué du Procureur général de la direction de la justice militaire, l’enquête préliminaire concerne l’examen des accusations conformément aux dispositions de l’article 31 du Code de procédure pénale.
Ledit article dispose que “le Procureur de la République, en présence d’une plainte insuffisamment motivée ou insuffisamment justifiée, peut requérir du juge d’instruction qu’il soit provisoirement informé contre inconnu, et ce jusqu’au moment où peuvent intervenir des inculpations ou, s’il y a lieu, de nouvelles réquisitions contre personne dénommée”.
De ce fait, il sera procédé à “la vérification de la véracité de ces allégations”, sachant que “la justice militaire est indépendante et neutre et se tient à égale distance de toutes les parties”.
Le Procureur général de la justice militaire appelle toutefois “à tenir l’institution judiciaire militaire à l’écart des tiraillements et surenchères politiques” et insiste sur la nécessité “d’éviter un traitement médiatique de l’affaire en respect de la confidentialité de l’enquête et pour éviter de perturber ou d’influencer le déroulement de l’enquête”.
“L’opinion publique sera informée de l’affaire une fois l’enquête est finalisée par le juge d’instruction”, affirme la même source.
A rappeler que, dans sa plainte, Slim Riahi accuse le chef du gouvernement et ses collaborateurs de “planifier un complot et d’entamer son exécution”.
Face à cette accusation, le chef du gouvernement n’a pas manqué de réagir, alors qu’il intervenait à l’ouverture des débats budgétaires au Parlement, en disant que “… les gouvernements forts d’une légitimité parlementaire claire ne fomentent pas de complots. Pourquoi un gouvernement qui bénéficie de larges prérogatives envisagerait-il un complot?”.