Le projet de budget du ministère des Affaires locales et de l’Environnement pour l’exercice 2019 a été examiné, mardi 27 novembre, lors d’une séance plénière, tenue à l’ARP.
Le budget de ce département a augmenté de 13,4% par rapport à l’exercice écoulé, pour atteindre 1,006 milliard de dinars, ce qui représente 2,5% du budget global de l’Etat (estimé à un peu plus de 40 milliards de dinars).
Cette hausse est due, essentiellement, à l’augmentation des dépenses de gestion du département, au vu de l’accroissement du budget mis à la disposition des municipalités de 0,40 milliard de dinars, en comparaison avec 2018, et la hausse des dépenses de développement, en raison de l’accroissement des investissements de l’Office national de l’assainissement (ONAS) et de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED).
Une enveloppe de 237 millions de dinars sera réservée aux activités relevant du secteur de l’environnement et de développement durable, dont un montant de 194 millions de dinars sera orienté vers les dépenses de développement.
Si la plupart des députés ont qualifié de “positive” l’augmentation du budget du ministère, le député Tarek El Barak (Front populaire) l’a jugé “insuffisante pour couvrir les engagements et relever les défis environnementaux que connaît la Tunisie”. Il a précisé que l’action de l’ONAS ne couvre que près de la moitié des municipalités existantes en raison de la poursuite des déficits financiers de cet office.
Pour d’autres députés, l’ONAS constitue une partie du problème, étant donné qu’il contribue au déversement des eaux usées traitées dans le milieu naturel, ce qui a provoqué un déséquilibre environnemental. D’après eux, l’ONAS est le contributeur numéro 1 à la pollution de l’environnement, au vu de la vétusté de son réseau et de l’insuffisance de ses interventions, voire son absence dans de nombreux quartiers et zones municipales et rurales.
En outre, aucun contrôle n’est exercé sur le déversement de ses eaux polluées de l’office qui sont, parfois, utilisées dans l’irrigation de certaines cultures.
Par ailleurs, le problème du déversement de la margine au milieu naturel a été évoqué, de nouveau, eu égard à l’impact de ces déchets sur la nature, notamment en milieu rural.
Samah Damak (Nidaa Tounes) espère voir le ministère de l’Environnement avoir le courage nécessaire d’appliquer la décision du chef du gouvernement de fermer l’usine SIAPE à Sfax.
Cette usine a été qualifiée “d’usine de la mort” par la députée Hajer Laroussi, du bloc El Horra.
D’autres interventions ont encore, porté sur la situation de nombreux pôles industriels qui ne sont pas dotés de stations de traitement des eaux industrielles.