Le déficit d’approvisionnement en eau d’irrigation, la répartition des quotas de pêche et le vieillissement des oliveraies, tels sont les principaux problèmes évoqués, vendredi 30 novembre, par les députés lors de l’examen du budget du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche dont le montant s’élève à 1,410 milliard de dinars dont 663 millions de dinars destinés aux dépenses de gestion.
Les députés ont mis l’accent dans leurs interventions sur les problèmes régionaux de l’agriculture tunisienne, recommandant à l’unanimité une révision de la dette des agriculteurs.
La députée Wafa Attia (Sousse) a attiré l’attention sur le danger que représente la plante “aubergine sauvage”, dont les semences perdurent dans le sol plus de 10 ans, notant qu’elle secrète des produits toxiques entraînant une baisse des récoltes.
Lamia Gharbi (Nabeul) a, de son côté, attiré l’attention sur le non déboursement des dédommagements des agriculteurs du gouvernorat de Nabeul, après les pluies diluviennes qui ont inondé la région fin septembre 2018.
Elle recommande l’activation du Fonds de lutte contre les catastrophes naturelles, soulignant la crise de la dette qui touche les agriculteurs.
Gharbi demande par ailleurs le réexamen de l’évaluation équitable du quota du thon rouge, soulignant l’exclusion de la ville de Nabeul et le non octroi à cette dernière de la totalité de sa part de thon rouge, en raison des pressions des lobbies.
Souad Zaouali a passé en revue plusieurs problématiques agricoles qui se posent dans le gouvernorat de Mahdia, dont le dessalement de l’eau de mer, surtout que la région reçoit 90% de ses besoins en eau du Nord et des barrages de Kairouan, appelant à élaborer un programme pour le rajeunissement des oliveraies, d’autant que 14% d’entre elles ont vieilli.
La député Mbarka Aouania appelle à identifier des solutions au problème de l’éparpillement des propriétés, proposant de mettre en place un nouveau cadre juridique et d’accorder les terres domaniales aux promus des Instituts de l’agriculture et de changer le nom du ministère des domaines de l’Etat à celui de “ministère de la réforme agricole”.
Aounia a plaidé pour la promotion du ministère de l’agriculture, la création d’Offices du développement régional et d’un Fonds national pour le financement des agriculteurs et des coopératives, soulignant que l’octroi de toutes les primes doit avoir lieu à travers les coopératives.
Elle a, également, suggéré la création d’un Institut national de la coopération et du développement agricoles et l’effacement des dettes des agriculteurs.