Le ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, Anouar Maarouf, n’a pas directement répondu, vendredi 30 novembre, aux accusations des députés concernant la mise du Centre national d’Informatique (CNI) au service du mouvement Ennahdha.
Il a toutefois affirmé, lors de la plénière consacrée à la discussion du budget de son ministère, que les structures du ministère sont ouvertes aux députés désireux de prendre connaissance du déroulement de leurs activités.
“Les nominations des hauts cadres au sein de ces structures sont soumises à des critères et des conditions bien précis et connus par tous. Le CNI gère des systèmes qui sont la propriété des ministères et des instances publiques et fournit l’assistance technique à ces structures, sous leur propre contrôle”, a-t-il expliqué.
Il a également assuré qu’il existe en Tunisie “plusieurs instances de contrôle qui garantissent la transparence de l’activité des structures publiques”, soulignant que le monde numérique offre une grande possibilité de traçabilité.
Données personnelles…
A propos de la protection des données personnelles, Maarouf a souligné que cette mission est dévolue à l’Instance nationale de protection des données personnelles, appelant les députés à accélérer l’adoption de la loi relative à la protection des données personnelles.
Toujours en rapport avec le CNI, le ministre a rassuré les députés, soulignant que ce dernier n’a aucun contrôle sur les prochaines élections, et que le système relatif aux élections et hébergé au niveau du CNI est entièrement contrôlé par l’Instance supérieure indépendantes pour les élections (ISIE).
Il a fait savoir que le budget de ce centre s’élève, pour l’exercice 2019, à 5,574 millions de dinars, ce qui reflète l’importance donné par le ministère à ce centre.
Le ministre s’est longuement arrêté sur les priorités de son ministère à court et long termes. Pour l’année 2019, ces priorités sont au nombre de 5, à savoir la mise en application de la loi sur la promotion des startups “start-up Act“, la numérisation l’administration et des services destinés aux citoyens (10 nouveaux services seront numérisés en 2019), la soumission du Code du numérique à l’ARP, l’emploi de nouvelles compétences dans le cadre du projet “Smart Tunisia” (5000 postes d’emploi) et l’accélération du programme de “decashing“.
Comptes Startup…
S’agissant du “start up Act” adopté en avril 2018 et dont le texte d’application a été signé par le chef du gouvernement en octobre 2018, le ministre a précisé que la BCT s’apprête à publier deux circulaires liées à cette loi et relatives aux conditions d’ouverture des “Comptes Startup” en devises et aux transferts au titre des opérations courantes.
Il a fait savoir que le ministère s’emploie actuellement, à la mise en place du portail relatif aux start-up qui sera achevée durant le premier trimestre 2019.
Le ministère travaillera également, en 2019, à la création des labels relatifs aux start-up ainsi que d’un conseil qui assurera l’octroi de ces labels.
Sur le long terme, le département des Technologies de la communication et de l’Economie numérique travaillera, selon son ministre, à accélérer la mise en place du “projet Tunisie Numérique 2020” afin d’améliorer le positionnement numérique de la Tunisie, à l’échelle africaine.
Connexion en fibre optique de 6.000 écoles
A ce titre, le ministère assurera la connexion en fibre optique de 6.000 écoles, la numérisation de l’appareil de l’Etat à travers la mise en place d’un système intégré et centralisé de gestion des finances publiques.
Il va cibler à limiter la paperasse en généralisant le système de correspondance électronique- aujourd’hui mis en place dans 6 ministères- à tous les ministères et institutions publiques.
Le ministère veillera également à assurer la mutation des villes tunisiennes en villes intelligentes et à faire de la Tunisie une plateforme digitale à l’échelle africaine, en encourageant les jeunes promoteurs dans ce domaine.
Les actions du ministère des TIC
Revenant sur le bilan de son ministère, Maarouf a fait savoir que lorsque son administration a pris les commandes, il y a deux ans, 5% seulement des projets inscrits dans le cadre du projet Tunisie numérique ont été réalisés. Ce taux est de 31%, aujourd’hui.
Aussi, 75% des projets étaient au stade d’idées, alors qu’aujourd’hui 64% de ces projets font l’objet d’ateliers.
En réponse à la question des députés sur le rôle de l’Agence du développement du numérique, qu’ils ont qualifiée d’institution parallèle au CNI, le ministre a assuré que cette institution n’est pas encore mise en place.
Sa création, “discutée de concert avec toutes les parties prenantes” répond, selon lui, à un besoin de pilotage des projets numériques.
Maarouf a porté à la connaissance des députés que le projet relatif à l’identifiant unique avance et que 14 millions de noms y sont actuellement inscrits. L’appel d’offre relatif à la mise en place de son système d’information sera lancé en 2019.
S’agissant de la couverture des zones blanches, il a assuré que 60% des zones identifiées seront couvertes d’ici la fin de 2018, et que le reste du travail sera fait en 2019.
S’agissant des coûts des services mobiles et internet destinés aux ménages, le ministre a estimé que ces coûts sont raisonnables par rapport à ceux d’autres pays et que son ministère travaille de concert avec les opérateurs pour les réduire.
“Le ministère a soumis à la conférence Internationale pour l’investissement 2020 (organisée les 29 et 30 novembre 2016 à Tunis), le projet de pôle de la Manouba qui va devenir un pôle indépendant de celui d’El Ghazala, ce qui va permettre de créer 10 mille emplois”, a t-il encore relevé.
A ce propos, il a annoncé que le siège de la CNI, va être transféré au pôle de la Manouba.
Il a enfin évoqué la reprise des travaux de réalisation du pôle d’Ennahli.