Le projet du budget du ministère de l’Industrie et des PME pour l’exercice 2019 a été adopté, samedi 1er décembre, lors d’une séance plénière tenue à l’ARP, avec 113 voix pour, 16 voix contre et 3 abstentions.

Rappelons que ce budget a connu une hausse de 34,2% par rapport à 2018. Il a été fixé à 2,362 milliards de dinars.

Les dépenses de développement, qui s’élèveront à 108 MDT, baissent de 9,2% par rapport à 2018. Celles de gestion seront de l’ordre de 2,137 milliards de dinars, enregistrant une hausse de 39,2%. Les fonds du trésor ont été fixés à 117 MDT, augmentant de 10,4%.

En réponse aux interventions des députés, le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, a affirmé que la réalisation de trois nouvelles zones industrielles s’étalant sur une superficie globale de 140 hectares sera finalisée en 2019. 2019 connaîtra également le démarrage de la réhabilitation de 11 autres zones industrielles totalisant 350 hectares.

Tarifs de la STEG…

S’agissant de l’augmentation des tarifs de l’électricité, le ministre a fait savoir que ces régulations visent essentiellement à faire face à la hausse des coûts de la compensation de 850 millions de dinars, suite à la montée des prix du baril. Il a précisé que les régulations effectuées ont permis d’économiser 300 MDT.

Compensation…

Le ministre a aussi évoqué la hausse des coûts de la compensation qui ont atteint 2,7 milliards de dinars en 2018, précisant qu’une enveloppe de 2,1 milliards de dinars sera consacrée à la compensation en 2019.

Energies renouvelables

Feriani a, par ailleurs, souligné la nécessité d’accélérer la réalisation des projets des énergies renouvelables, à travers la production de 1800 mégawatts à court terme au lieu des 1000 mégawatts envisagés initialement, dans le cadre du régime d’autoproduction d’électricité et de concessions.

Il estime que les énergies renouvelables sont de nature à alléger le poids de la compensation pesant sur le budget de l’Etat.

15% de croissance annuelle des exportation

Le ministre indique également que son département travaille à activer les moteurs de la croissance, notamment l’investissement et l’exportation à haut contenu technologique.

A ce titre, il a fait savoir que le ministère vise, d’ici 2020, à atteindre une évolution annuelle de 15% en matière d’exportations, de 10% en termes d’investissements industriels réalisés et de 5% en matière du rythme des emplois industriels (soit 75 mille postes d’emploi en 3 ans).

Feriani a, aussi, annoncé que le projet d’approvisionnement de la ville de Sakiet Sidi Youssef (gouvernorat du Kef) en gaz naturel algérien sera inauguré fin décembre 2018. Ce projet profitera à toutes les régions du nord ouest.

Fin du contrat COTUSAL en 2019

Concernant le permis d’exploitation de la société française Cotusal, Feriani a assuré que l’accord conclu entre l’Etat et cette société prendra fin en octobre 2019, estimant qu’il y a encore de la marge pour réviser cet accord.

La société El Fouladh ne fermera pas…

Il a démenti les informations circulant concernant la fermeture de la société El Fouladh, soulignant la nécessité de la restructurer en raison des difficultés financières et structurelles auxquelles elle fait face.

3 millions de tonnes de phosphate en 2019

S’arrêtant sur la situation difficile que traverse la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), il a indiqué que la résolution de “ce dossier national” doit impliquer toutes les parties prenantes. Et que la production des phosphates a régressé au tiers des quantités produites auparavant, passant de 9 millions de tonnes en 2010 à 3 millions de tonnes en 2019.

Il a rappelé la régression du classement de la Tunisie, au niveau de la production de phosphates, à l’échelle internationale (5ème mondiale auparavant).

“En revanche, la production de phosphate au Maroc est passé de 13 millions de tonnes en 2010 à 30 millions de tonnes, en 2018, tablant sur une production à hauteur de 50 millions de tonnes en 2020”, a-t-il noté.

Il a attiré l’attention sur la baisse des recettes de l’Etat, provenant de la production de phosphates, laquelle est passée de 1,5 milliard de dollars en 2010 à 0,5 milliard de dollars en 2018, ce qui représente un manque à gagner annuel de l’ordre de 1 milliard dollars, soit l’équivalent de 3 milliards de dinars.

Feriani a, ainsi, souligné l’impératif de coordonner les efforts du gouvernement, des députés et de toutes les parties concernées, afin d’honorer les engagements de l’Etat envers la CPG et de définir les solutions permettant de créer 30 mille nouveaux postes d’emploi dans ce secteur, dont la moitié dans les sociétés de l’environnement.

Il a appelé à encourager la production tunisienne et à améliorer la qualité et la productivité, en vue de réduire le déficit de la balance commerciale, à travers la diminution des importations des produits de consommation, ce qui est en mesure de rétablir les équilibres macro-économiques.