Les députés de l’Assemblée des représentants du peuple ont soulevé, lundi 3 décembre, lors des débats sur le projet de budget du ministère de la Jeunesse et des Sports pour l’année 2019, un certain nombre de problématiques, notamment l’accélération de la promulgation de la loi régissant les structures sportives, la lutte contre la violence dans les espaces sportifs, l’achèvement des projets en suspens et les doléances des professeurs d’éducation physique.
Samir Dilou (Mouvement Ennahdha) a souligné le problème des enseignants d’éducation physique rattachés au ministère de l’Education par souci d’unification de l’employeur, estimant que le maintien du statut quo actuel avec leur rattachement au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports était la meilleure solution compte tenu des grands avantages dont bénéficierait le secteur à tous les niveaux.
Il a d’autre part évoqué le manque d’encadrement suffisant des athlètes d’élite et la nécessité de leur accorder un intérêt accru pour les motiver davantage à hisser le drapeau national sur les scènes sportives internationales.
Imad Ouled Jibril (Nidaa Tounes) a mis l’accent sur la nécessité de relancer les projets en suspens dans le gouvernorat de Mahdia, notamment le stade Ahmed Khaouja, en état déplorable en raison du retard pris dans l’achèvement des travaux, au même titre que les stades de Karkar, Malouleche, Sidi Alouan, Habira, Chorbane et El Bradea.
Il a également appelé à accélérer le coup d’envoi des travaux des salles sportives d’El Djem et de Souassi.
Karim Helali (Coalition nationale) a appelé à accélérer l’adoption de la loi sur les structures sportives “pour son rôle important et le besoin urgent qu’elle représente”, d’autant plus que le football souffre d’un problème de juridiction de troisième degré pour traiter les litiges, les contraignant à s’adresser au Tribunal international du sport et dépenser des sommes importantes en devises.
D’autre part, il a évoqué le dossier de corruption d’une société de paris sportifs parallèles, une activité sensée être le monopole de l’Etat (Promosports), appelant la ministre à agir pour que cessent ces abus impliquant d’anciens fonctionnaires du ministère, ce qui prive l’Etat de grosses sommes d’argent.
Hilali a aussi évoqué le mauvais état de l’Institut supérieur d’éducation physique de Ksar Saïd, qui couvre 38 hectares, et a besoin d’une intervention urgente pour assurer son entretien.
Taoufiq Wali (Machrouu Tounes) plaide en faveur des associations sportives, soulignant que celles-ci rencontrent de gros problèmes financiers en raison de la diminution des subventions allouées par le ministère et l’accumulation des arriérés au profit du Fonds national de sécurité sociale, ce qui a rendu la situation des clubs extrêmement critiques, “indigne de clubs professionnels, faute de ressources et de soutien des entreprises elles-mêmes en butte à de grandes difficultés”.
Il appelé à trouver des solutions appropriées en coordination avec les différents ministères concernés.
Le député Adnan Al-Hajji (Allégeance à la patrie) a souligné que le secteur de la jeunesse et des sports occupe une place importante, notamment pour les jeunes souffrant de problèmes économiques, en particulier la pauvreté et le chômage. Il s’est prononcé pour plus d’équité dans la répartition des aides et des subventions publiques à diverses associations sportives et des projets sportifs dans les différentes régions du pays.
Le député s’est interrogé sur le problème de chômage prolongé des enseignants d’éducation physique et sur le problèmatique de la suspension des recrutements depuis 2010, en dépit de la pénurie de ce corps dans la plupart des établissements d’enseignement.
La députée Laila Oueslati Bouslah (mouvement Ennahdha) a abordé la question des structures et des espaces de la jeunesse, appelant à opter pour la deuxième génération des maisons de jeunes, qui devraient être traitée de manière transparente, étant donné le rôle important et essentiel d’encadrement des jeunes pendant leur temps libre.
La députée Ibtahaj Helal (Nidaa Tounes) a déploré le budget modeste alloués au ministère de la Jeunesse et des Sports “par rapport à l’importance de ce secteur stratégique, digne de toute attention, tant en ce qui concerne le présent que l’avenir, une fenêtre d’espoir pour un groupe vital du peuple tunisien”, estimant que ce budget ne répond pas aux aspirations de la jeunesse, de ses programmes et de ses institutions.
Elle a évoqué d’autre part le problème des installations sportives non achevées, tels que le stade 15 octobre à Bizerte, faisant remarquer que le programme d’achèvement des projets sportifs 2016-2020 a atteint seulement 50% des réalisations, outre le manque de cadres des maisons de jeunes, suggérant d’opter pour des recrutements sous forme d’accords ou de contrats.
Hela Omran (Coalition nationale) a appelé à la nécessité de prêter attention à la question de l’entretien des stades et des salles de sport, où ces installations souffrent de négligence et de manque d’entretien, ce qui a rendu leur situation misérable, en plus de la nécessité de généraliser l’expérience de la deuxième génération des maisons de jeunes et de prêter un intérêt plus accru au handisport.